You are currently viewing #54 – Arnaud Bourgeois – À la découverte de la Loire et des domaines Bourgeois

#54 – Arnaud Bourgeois – À la découverte de la Loire et des domaines Bourgeois

Pour le 54e épisode du Wine Makers Show, j’étais ravi d’interviewer Arnaud Bourgeois lors d’un de ses passages à Paris. Ce fut l’occasion pour moi de découvrir plus en profondeur la Loire et ses vins. Je serai bien sûr ravi de partir à sa rencontre quand l’occasion se présentera. En attendant, je vous souhaite une superbe écoute.

Antoine : Merci beaucoup d’être avec moi ce matin. On est chez nos amis de chez Pain, Vin et Company qui nous réservent assez généreusement une salle de réunion. Ils nous accueillent toujours très bien. Tu passes la journée à Paris. Je n’ai pas encore eu la joie d’aller te voir dans les vignes. Cela aurait pu se faire mais c’est toujours assez difficile en fonction des plannings de chacun. On remettra ça à une autre fois.

Arnaud : Oui, absolument. Il y a un accueil sancerrois tout particulier qu’on réserve à nos visiteurs. J’aimerais bien te faire découvrir notre région sur place. On le concrétisera sans doute très bientôt.

Antoine : Ça marche. Je ne sais pas si ça me fait peur ou si ça m’enchante…

Arnaud : Il n’y a pas à avoir peur, ce n’est que du plaisir.

Antoine : On va parler évidemment de plein de choses puisqu’il se passe plein de choses au domaine. J’ai à côté de moi un vin néo-zélandais, un vin de Chavignol juste à côté. Vous avez plein d’autres projets autour.

Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Arnaud : Oui, alors Arnaud Bourgeois. Je suis le troisième garçon de Jean-Marie et Simone, mes parents. Je travaille au domaine avec mon frère Lionel, qui est celui qui est situé au milieu. Mon frère aîné, lui, est restaurateur, cuisinier de formation. Il a d’ailleurs travaillé dans des beaux établissements à Paris. Je pense par exemple à Taillevent, la Côte Saint-Jacques, ça c’est à Joigny, mais également aux côtés du chef Jean-Pierre Vigato, qui était avant place du Maréchal Juin. Il a travaillé auprès de très grands chefs.

La cuisine a toujours été quelque chose de très important dans notre famille. Je travaille avec mon frère Lionel et mon cousin Jean-Christophe qui est le fils de Rémy, mon oncle. C’est un domaine familial historiquement.

Mon grand-père, Henri Bourgeois, qui a d’ailleurs donné le nom au domaine, avait repris l’exploitation familiale seul. Il avait repris cette exploitation jeune puisque malheureusement son père qui est décédé pendant la guerre.

Ça a été un évènement qui a été un peu un tournant sachant que notre exploitation est à la base une exploitation de polyculture, comme toutes les exploitations familiales du Sancerrois historiquement. En tout cas jusque dans les années 50, 60 et un petit peu au-delà parfois mais la vigne a toujours été très proche. Même si jusque dans les années 50, il ne fallait pas trop compter sur l’activité viticole pour gagner son pain et pouvoir en vivre. C’était la culture de céréales, un petit peu de bétail, des chèvres, un peu de vaches. Il y avait un peu toute cette polyculture-là.

J’ai toujours gambadé dans les collines du Sancerrois avec mes frères, mon cousin. Mes parents étant très occupés par leur activité, on a grandi au contact des activités qui étaient les leurs, dont la culture de céréales. Quand j’étais jeune j’ai moi-même effectué les moissons. J’ai livré le grain à la coopérative, les semences, avec tout ce qu’il y a de festif, d’évènementiel autour de toutes ces grandes étapes. Que ce soit au niveau de l’agriculture, en tout cas de la culture de céréales, mais également au niveau de la culture de la vigne.

J’ai fait mon collège à Sancerre. Le lycée je l’ai fait à Nevers, le lycée Saint-Cyr. Il se trouve que le temps que j’étais au collège j’ai passé plus de temps dans les hangars m’imaginant en train de piloter un tracteur ou bien aux côtés de l’embouteilleuse, le groupe d’embouteillage à donner un coup de main, que devant mes cahiers. Ça ne faisant pas de moi un élève super attentif.
Néanmoins, mes parents sentaient que j’avais un peu de capacités donc ils m’ont demandé, enfin plutôt envoyé directement à Nevers au lycée Saint-Cyr. Ils souhaitaient que j’aie le bac. Je l’ai eu et derrière ça, la nature revenant au galop, j’avais cet appétit d’être au contact du monde viti-vini.
Je suis allé à Mâcon faire des études de viticulture, d’œnologie. Mon père a voyagé tout autour de la planète. Il nous a rapporté quelques belles images, nous a raconté un peu son expérience. J’ai compris assez vite que le commerce dans notre métier était un complément indispensable à la production.

J’ai donc fait une mention complémentaire, on va appeler ça comme ça. C’était dispensé par la chambre de commerce de Paris, à Jouy-en-Josas sur le campus HEC.

Ensuite, j’ai visité un certain nombre de pays tout en restant un petit peu sur le domaine mais j’ai été vite rattrapé par le service militaire. J’ai essayé de trouver des moyens pour ne pas le faire trouvant que ce n’était pas vraiment d’une grande utilité. Mais au fond de moi-même je me disais que c’était une expérience et qu’il faut prendre toutes les expériences.

J’ai fait mes classes à Reims. J’ai fini par être baptisé l’aviateur « Sancerre » et non l’aviateur « Bourgeois ». J’étais plutôt connu pour ma région d’origine que pour mon nom. J’avais sympathisé avec le lieutenant colonel à qui je rapportais du vin. J’ai essayé d’en faire quelque chose d’utile. Puis j’ai manipulé le famas, aussi fait quelques exercices comme tous mes camarades d’armée à cette époque-là.  J’ai en plus essayé de véhiculer déjà quelques notions de ce qu’est le Sancerrois à nos encadrants.

L’armée ayant été faite, je suis parti voyager. Nous avions, et nous avons toujours, un importateur en Belgique qui chaque année organisait un voyage dans un pays viticole. Ça a été l’Argentine, le Chili, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande… J’avais soif de découvrir le monde viticole d’ailleurs mais d’une manière un peu plus complète que ce que pouvait me rapporter mon père lors de ses différents voyages. Il avait aussi visité les régions viticoles. C’est comme ça que j’ai été amené à voyager dans la plupart de ces pays.
J’ai forcément appris un certain nombre de choses. Je pense que cela a beaucoup aidé pour l’ouverture d’esprit d’une manière générale en considérant que nous avions la chance d’avoir un formidable terroir en France. Mais il y a une façon d’aborder la viticulture techniquement et les vinifications, l’œnologie et la manière de faire qui est différente et sans doute intéressante à considérer pour les futures décisions qu’il fallait prendre dans notre cave.
Il a fallu que je me sente prêt à revenir sur le domaine, ce qui n’est pas une mince affaire. C’est un domaine familial. Il faut essayer de s’intégrer, avec en plus une activité complète. Depuis la culture de la vigne jusqu’à la commercialisation. L’éventail des activités est vaste. Quelle activité spécifique allait plus concorder avec mes aspirations, mon feeling ? Comment on allait pouvoir partager ensemble tout ça? Mon frère était déjà rentré trois années auparavant.

Ce n’était pas forcément une fatalité pour moi de rentrer à Chavignol. Petit à petit les choses se sont mises en place. La chance que j’ai eue, c’est vraiment de pouvoir continuer à faire toutes les activités. Ce que j’aurais sans doute regretté, c’est d’être campé à une activités comme par exemple être dans le vignoble ou dans la cave.

C’est une exploitation d’une certaine taille. Quand je suis rentré, on aurait pu diviser les rôles. On a décidé qu’on allait toucher à tout et apprendre toutes les facettes et commettre toutes les erreurs ou au contraire commencer à se façonner une expérience.

C’était absolument formidable. Nos parents respectifs, de mon cousin et de moi-même, étaient très ouverts sur toute nouvelle expérience que l’on avait envie de faire. C’est parfois un peu difficile puisqu’il y a le fameux « plafond-père » dans les exploitations familiales qu’il est difficile de perforer et là ça n’a pas été le cas.

On a pu vraiment  mettre en application ce que l’on avait à l’esprit. Je fais partie de ceux qui pensent que le vin est la traduction d’un ensemble de sentiments d’un vigneron. Il doit avoir son âme. Grâce à cette possibilité d’avancer dans le sens où l’on souhaitait aller, je pense que l’on a pu traduire ça au fur et à mesure dans les vins. C’est une vraie satisfaction.

Quand tu racontes ça j’ai l’impression que tu as toujours su que tu voulais vraiment faire du vin ?

Arnaud : Je pense que le monde, agricole en tout cas, m’a toujours attiré. Pour être honnête, petit garçon je voulais être dans les travaux publics. J’étais complètement passionné par l’idée de construire quelque chose. Après, l’ambiance des engins sur un chantier, ça m’a toujours intéressé.

Petit à petit vivant dans ce milieu exceptionnel qui est le nôtre dans le Sancerrois, j’ai découvert la beauté et j’ai compris surtout le sens de la nature moi-même. Notamment au travers du temps que j’ai eu la chance de passer avec mon grand-père qui m’a appris petit à petit d’autres choses très complémentaires de ce que j’ai appris à l’école.

Je ne sais pas si c’était une évidence que je revienne faire du vin à Chavignol et si j’avais vraiment envie de faire ça au fond de moi-même. Je n’étais pas conscient de ça mais toujours est-il que j’étais intéressé par toutes les facettes du métier. C’était bien volontiers que je donnais un coup de main tous les mercredis plutôt qu’aller jouer au foot avec mes camarades, pour mettre en bouteille ou pour être dans la cabine du tracteur.

Dès que j’ai pu toucher les pédales j’ai conduit les tracteurs et personne ne m’a forcé, bien au contraire. Il fallait me retenir puisque c’était souvent au détriment quand même de l’apprentissage des leçons.

Antoine : Je pense qu’il y a quelque chose dans les domaines familiaux justement qui est, je ne sais plus avec qui on discutait de ça, mais qui est la prégnance du vin.

Tu n’as jamais été forcé à conduire un tracteur ou à aller dans les vignes mais le fait que ça soit là, que ce soit normalement plutôt joyeux ou en tout cas sympathique, impressionnant aussi pour un petit garçon, ça crée quelque chose progressivement en toi ? Il y a beaucoup de personnes qui s’éloignent un peu de ça au début de leur carrière et en fait ils reviennent parce que ça leur manque.

Arnaud : C’est enfoui en eux sans doute et donc il y a une révélation un peu plus tard. Oui je pense que c’est vrai. Je n’ai pas eu ce sentiment de devoir partir. J’avais envie de partir, de visiter le monde, de comprendre la mentalité, l’approche, l’état d’esprit des autres viticulteurs dans d’autres pays. Tout simplement parce que j’ai vite compris, grâce à mon père, et notamment la visite d’importateurs du monde entier qui venaient déjà sur le domaine, le besoin de ne pas rester figés sur notre propre connaissance qui aurait sans doute formé comme un rempart autour de notre ouverture d’esprit.

Je pense que c’était en moi et je n’avais pas envie de perdre trop de temps pour faire ça mais sans savoir exactement pourquoi. Ce n’est qu’après que c’était une évidence.

Comment ont réagi tes parents quand tu leur as dit : « Je veux revenir au domaine » ?

Arnaud : Plutôt bien, mais sans le dire vraiment. Je pense qu’ils attendaient de voir parce que l’on reste somme toute assez jeune quand on revient et donc est-ce que d’une manière durable on a envie de le faire. Je pense qu’ils attendaient de voir si cette volonté était durable, si cette filière allait nous plaire dans la durée.

Donc bien, satisfaits, mais encore une fois sans trop le dire et sans trop faire de plans sur la comète. Ça c’est fait vraiment naturellement, au fur et à mesure. Avec le recul,  je pense qu’ils ne voulaient pas qu’il y ait une quelconque pression, que je sente un éventuel besoin parce que le temps passe, parce qu’il fallait qu’il y ait une relève, parce qu’il y avait la possibilité aussi de s’agrandir.

On venait de reprendre un autre domaine d’une famille vigneronne dont les frères avaient décidé de se séparer et dont le père avait souhaité que ce soit notre famille qui reprenne ce petit domaine. Et donc il y avait du travail. Mais ils ne voulaient pas que parce qu’il y avait ce nouveau domaine, il fallait que l’on se sente contraints de revenir, il fallait vraiment qu’on revienne par passion.

C’est le plus important. Si tu veux bien faire les choses, considérant tous les aléas qu’il peut y avoir, on en parlait un tout petit peu avant, tout ce qu’il peut se passer parfois dans la vigne, il vaut mieux avoir de la passion.

Arnaud : Absolument, c’est indispensable. On sait bien, comme beaucoup d’autres métiers très contraignants et notamment quand la nature est de la partie, il faut être très modeste, il faut être capable de prendre de la hauteur pour ne pas prendre tous les évènements au premier degré.

Je pense qu’il faut avoir un amour profond de la nature, un amour profond du métier, de la transformation d’un fruit pour en faire un produit qui va être partagé, qui va être savouré, qui va offrir de la joie et faire l’abnégation de soi, parfois d’ailleurs sacrifier un peu sa vie personnelle, pour être très honnête.

Qu’est-ce que tu as retenu de tes voyages à l’étranger ? Est-ce qu’il y avait quelques leçons, des choses qui sont super et que tu as eu envie de répliquer, des choses à l’inverse dont tu as envie de t’éloigner le plus possible. Quelles inspirations ça t’a amené ?

Arnaud : J’ai eu la possibilité, dans des régions viticoles de format plus important que le Sancerrois, qui n’est que de 3000 hectares, d’aller dans des exploitations qui étaient de tailles très importantes avec une approche dans la gestion plus d’un modèle d’entreprise. Où les choses sont planifiées, où les choses sont organisées, où on est un peu à l’anglo-saxonne sur la manière de gérer.

Le côté positif m’a fait réaliser qu’une exploitation viticole, au-delà du fait d’avoir le bonheur de cultiver la vigne, de faire du vin, c’est aussi une entreprise avec la nécessité de s’organiser.

Bien sûr, tout ce qui va être les ressources en hommes. La manière dont on va choisir ces hommes pour accompagner, les investissements que ce soit bien planifié. Ça c’est le côté positif, mais dans ces structures, justement avec déjà une taille assez importante, la place du vin était sans doute un petit peu moindre, c’est-à-dire plus la production industrialisée. On allait chercher à optimiser, à avoir plus de productivité.

Ça c’est le versant que je ne connaissais pas. Ça m’a permis aussi de comprendre que ce n’était pas forcément ce que je souhaitais faire et le destin que je souhaitais pour la famille Bourgeois. C’est quelque chose qui est partagé par mes frères et cousin également.

C’est vraiment une approche viti-vinicole, cette fois techniquement, qui a été assez bonne aussi parce qu’assez complémentaire. On n’a pas les mêmes contraintes dans le Sancerrois que l’on va avoir dans telle ou telle vallée au Chili ou à Mendosa en Argentine ou en Afrique du Sud.

Pour autant, on va y cultiver du sauvignon-blanc. Ça m’a permis d’avoir une approche à géométrie variable par rapport à ce qu’eux vivaient de leur côté.

Il y a des grandes différences entre toutes les viticultures dans tous les cas et tu as une approche, en fait il y a une multitude d’approches, mais il y a toujours deux extrêmes de l’artisanat très petit, limite personnel en fait d’une personne qui fait tout. Et à l’inverse une approche très processisée qui est presque de l’optimalisation logistique, la supply chain et pas du tout de faire du vin, gérer des flux mais pas de créer un vrai produit avec une vraie émotion.

Arnaud : Absolument. Il y a des domaines, des entreprises qui, je disais en blaguant, qu’ils faisaient du vin sur une fiche Excel. C’est-à-dire que c’est des investisseurs qui souhaitent aller dans le monde du vin. Parfois c’est parce que c’est un hobby et on a envie de produire son vin. N’empêche que l’approche part surtout du client et elle remonte jusqu’au produit.

Or nous on est plutôt à essayer d’optimiser un terroir, c’est-à-dire à le faire parler le mieux possible, à lui donner un sens, à essayer d’apporter toute la complexité, toute la magie de ce terroir. Et c’est en essayant de trouver une clientèle qui allait apprécier ce terroir-là.

Alors que ce que j’ai pu rencontrer, pas que mais dans certains cas, c’est : « Je souhaite produire ce vin-là parce que je sais qu’il y a une cible qui est cette clientèle-là qui attend tel ou tel style de vin ».

C’est une autre approche. Je ne fais pas de jugement de valeur parce que l’on a besoin également de ces producteurs-là, de cette industrie-là pour initier une certaine clientèle au vin. C’est ceux qui ont réussi à faire passer les consommateurs de la bière au vin, avec des vins sans doute un peu plus simples, avec moins d’âme.

N’empêche que ça permet d’éduquer, de faire entrer dans notre monde à nous, des consommateurs qui ensuite se seraient sans doute un petit peu lassés de boire ces vins un peu trop façonnés pour aller sur des vins plus authentiques et avec des personnalités plus importantes.

Tu connais la Loire depuis toujours, depuis plusieurs générations ta famille la connait très bien. Moi j’y suis très peu allé. Ce n’est ni bien ni pas bien, mais en tout cas il faut que j’y aille plus. J’espère découvrir beaucoup plus les vins de la région. J’en parlais hier, mais je pense que si moi un jour je devais faire du vin, ce ne serait clairement pas demain, je pense que ce serait dans la Loire.

Arnaud : C’est un bon choix, très bien Antoine.

Antoine : Je me fais des amis, mais je change de région.

Arnaud : Ah oui, chaque fois qu’il y a une interview, d’accord.

Antoine : D’ailleurs il y a même une personne qui a relevé ça dans les commentaires du podcast. Les gens peuvent noter le podcast et écrire quelques commentaires. Et quelqu’un, le prénom c’est je pense Margaux, le pseudo qui commence par Marg qui dit : « Merci beaucoup pour tous vos podcasts, ils sont très bien », là je flexe un peu à ce micro, je profite de ce commentaire, c’est : « À quand un petit podcast sur les vins de Loire ? ».

Arnaud : Et bien voilà.

Antoine : Je suis content que l’on soit là.

Est-ce que tu peux nous raconter un peu, j’ai l’impression que la Loire connait un renouveau en ce moment, mais surtout que ça a été en perpétuelle évolution pendant plusieurs générations ? Mais que c’est resté en même temps très familial en tout cas à certains endroits. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l’évolution des vins de Loire ?

Arnaud : C’est exact. Tu dis quelque chose à mon avis de très juste. C’est que la région de la Loire, déjà, elle n’est pas si facile que ça à comprendre, on en parait tout à l’heure tous les deux. Elle s’étend depuis les côtes du Forez, donc en amont de la Loire, jusqu’au Muscadet. Tout cela fait, elle fait 1000 km la Loire. Forcément on traverse différentes régions avec des micros climats différents, avec des sols différents, avec une histoire, des traditions locales différentes. C’est un pays à lui tout seul. La Loire va offrir toute cette variété, toute cette mosaïque absolument extraordinaire.

Pour dire que l’on connait bien la Loire, il faut y avoir été quand même un certain nombre de fois et on ne peut pas s’arrêter en se disant : « Je suis allé dans le Muscadet, ou je suis allé en Anjou ou en Touraine et j’ai vu la Loire, non.

Dans ces régions-là, c’est encore différent de ce que l’on va pouvoir voir dans le Sancerrois ou dans le centre Loire en général ou bien encore un peu plus bas proche du Massif Central.

Ce qui fait la grande particularité de la Loire c’est sa diversité. C’est aussi un vignoble qui est plutôt septentrional bien sûr. Alors les vignobles septentrionaux sont des vignobles qui sont surtout reconnus pour les vins blancs, mais pas que. Il y a des excellents vins rouges, le Chinon, le Bourgueil, l’Anjou rouge, et bien d’autres, le Touraine rouge.
Les blancs ont la particularité néanmoins d’avoir une fraîcheur parce qu’au moment de la maturation du raisin, les raisins, quelques semaines avant les vendanges, ne vont pas souffrir d’une chute de l’acidité. Il va y avoir une évolution de la maturation d’une manière lente parce que les nuits vont commencer à être fraîches et donc l’acidité ne va pas être dégradée.
Ce qui veut dire que quand on va ramasser le raisin, il y aura un équilibre sur l’acidité qui sera assez unique et qui va donc donner tout le style à nos vins blancs. Pas forcément que le Sancerre, Pouilly Fumé, Quincy, ça va être également les blancs sur la Touraine ou sur Vouvray avec des blancs même en Anjou, à partir de Chenin, où l’acidité sera toujours un élément fort. Cette acidité va apporter également un élément extrêmement important, elle va révéler le terroir.

Le long de cette Loire, il y a tout un ensemble de terroirs, je le disais à l’instant, donc ce duo acidité et minéralité est indispensable et fait que la Loire est différente. C’est quand même ce complexe, que l’on appelle un « terroir », ce complexe de la nature des sols, du climat et puis des traditions, de la pratique des hommes dans chacune de ces régions de la Loire, qui fait que cette région est absolument unique et formidable.

Dans le Sancerrois on a également plein de micros climats puisqu’il y a la région de Quincy, la région de Menetou-Salon, de Pouilly fumé. Mais même à l’intérieur de Sancerre, on a plusieurs micros climats grâce au vallonnement de cette région de Sancerre avec des altitudes bien différentes.

Les Monts-Damnés, on en parlait tout à l’heure, que l’on a juste devant nous dans le verre, en bas de coteaux et en haut de coteaux, on va avoir une différence de 100 à 120 mètres d’altitude. Mine de rien les maturités ne vont pas être les mêmes donc il faut qu’on adapte et c’est ça qui fait que l’on va avoir une singularité tout à fait particulière. C’est ce qui fait la magie à mon avis des vins de la Loire et de la région de  Sancerre en particulier.

Est-ce que tu peux nous parler un peu, ou même beaucoup, des vins que vous avez et que vous faites ? On a deux verres devant nous. On a un des deux qui vient de Nouvelle Zélande, tu nous en diras sûrement un peu plus sur toute cette aventure juste après. Et l’autre qui vient de Chavignol pour le coup qui est le berceau de la famille et sur lequel tu as plein d’explications à nous donner. Je suis sûr que tu as aussi plein de vins, de gammes différentes, donc je te laisse nous en dire un peu plus.

Arnaud : Absolument. Ce qui est formidable dans cette région de Sancerre et de Pouilly Fumé, puisque notre vignoble qui est de 72 hectares, 66 hectares à Sancerre et 6 hectares à Pouilly Fumé, offre comme je le disais à l’instant quand même une grande variété de styles en fonction si les vignes sont plantées sur l’est du vignoble de Sancerre où là on va avoir des silex, au centre du vignoble où là c’est plutôt des calcaires que l’on appelle localement des calliotes, ou bien si on est sur l’ouest du vignoble, où il y a d’ailleurs le village de Chavignol, où là on va retrouver des marnes quimérigiennes.

Ce sont les sédiments sous marins, puisque la mer, il y a 160 millions d’années, on est dans le Jurassic, recouvrait toute cette zone et on était sous un climat tropical.

Les trois terroirs principaux vont déjà marquer le style de chacun des Sancerre. On a en plus, je le disais, des coteaux qui vont avoir des expositions différentes. Forcément, si vous êtes exposé au soleil levant, au soleil couchant ou bien plein sud, on ne va pas du tout avoir le même style de vin. Nous on va essayer de capturer un peu tout ça.

Plutôt que de faire ce qu’il s’est longtemps pratiqué dans le Sancerrois un assemblage, en se disant que c’est formidable de prendre une partie sur des silex, une partie sur des calcaires, une partie sur des terres blanches, donc les argiles calcaires, et bien on va avoir un peu de tout ça dans notre bouteille et on va avoir un Sancerre qui est intéressant et complexe, sans doute.
Bien que je pense qu’il y ait un peu de neutralisation des effets de terroir quand on assemble, d’une certaine manière et surtout certains millésimes. Nous on est partis plutôt dans l’idée de pouvoir avoir dans une bouteille, de renfermer une authenticité, une provenance et un style.
On a une dizaine de Sancerre différents. Certains proviennent d’une parcelle, certains de coteaux où on va assembler une ou deux parcelles, et d’autres c’est l’assemblage mais les parcelles de ce même terroir peuvent être sur plusieurs villages.

On a un vignoble qui est assez morcelé. Il y a à peu près 130 parcelles réparties sur toute l’appellation, 14 villages dans le Sancerrois. Ce que l’on ne fait surtout pas, c’est un assemblage en croisant les terroirs.

On a devant nous la Côte des Monts-Damnés. C’est pour nous évidemment un vin assez iconique. Il est exposé plein sud, il est très accidenté. Pour ceux qui connaissent un peu le Sancerrois, c’est sans doute le plus pentu des coteaux. Il est couvert de marne quimérigienne. On a cet argile calcaire avec des morceaux de fossiles incrustés.

Il y a des petits fragments de moules et d’huitres qui ont été concassés et sont incrustés dans le sol. C’est la preuve vivante, le témoin de la présence de la mer il y a 160 millions d’années. Les Monts-Damnés, c’est ce terroir-là. Il a pour avantage d’offrir à la fois une grande finesse, très élégant. Et en même temps, de la puissance grâce à son exposition plein sud. La maturation des raisins est toujours très bonne, très grande concentration en sucre pour les raisins provenant de cette parcelle.

Malgré cette puissance et cette richesse, il y a toujours une grande finesse. Je l’appelle l’équilibriste en tutu. Je trouve que l’on est sur un fil avec une cuvée comme celle-là. Il faut de la maîtrise et je trouve que ce vin n’en manque pas, même sur des millésimes solaires ou des millésimes un peu plus faibles. Pourquoi en tutu ? Parce que je trouve qu’il y a une grâce d’une danseuse en tutu que l’on retrouve dans ce vin-là.

On va évidemment le déguster. En tout cas ça sent extrêmement bon. Depuis tout à l’heure j’ai des effluves qui m’arrivent et du coup, j’ai extrêmement envie de le déguster.

Arnaud : C’est un vin qui peut être apprécié dans sa jeunesse mais pas trop jeune non plus. Honnêtement, on laisse le vin sur les lits pendant plusieurs mois après la fermentation avec l’objectif d’avoir une complexité puisque le potentiel est là. Il n’y a pas d’urgence pour qu’il soit mis en bouteilles. On préfère lui donner le temps qu’il a besoin.

Ce sont les dégustations successives durant l’élevage du vin sur les lies fines qui vont nous permettre de déterminer la date où on va effectuer le soutirage et la date où on va mettre en bouteilles.

En général, c’est plutôt un an après la récolte que l’on va mettre en bouteilles ce vin. Et puis, on lui donne encore une année de bouteille avant qu’il ne soit commercialisé.

C’est absolument magnifique. Tu mentionnais tout à l’heure l’acidité mais elle est parfaite. C’est très tendu et en même temps très aromatique. Je me suis régalé. Je vous rassure on a de quoi recracher à côté de nous pour pouvoir poursuivre ce podcast parce que au sinon, il est encore un peu tôt. Il est dix heures, ce serait un peu difficile, mais c’est magnifique.

Arnaud : Absolument. On pourra toujours passer à la consommation plus tard autour d’un bon plat, toujours avec modération bien entendu. De toute façon je pense que celui qui aime le vin, c’est celui qui le respecte. Et pour le respecter il faut être modéré dans sa consommation évidemment. 

Et quand on l’aime, moi j’adore, en déguster beaucoup de différents et sans être modéré ou recracher, j’ai essayé mais c’est impossible.

Arnaud : Absolument, on est d’accord. Là on a bien le vin qui reste longtemps en bouche, même si on continue. Donc cette persistance-là c’est vraiment la signature. J’ai même un peu un côté presque de la poussière de calcaire sur la langue.

Ça me rappelle un peu quand on écrivait à la craie quand j’étais gamin à l’école primaire sur le tableau noir, et j’en avais sur les doigts. Évidemment, on ne fait jamais vraiment attention, on met les doigts dans la bouche et je retrouve un peu cette texture calcaire comme ça. Ou bien quand on mange une huitre et qu’avec la langue on va râper le fond de la coquille, il y a un peu ce côté-là qui est absolument extraordinaire.

D’ailleurs avec les fruits de mer c’est un vin qui va à merveille. Mais on est allés bien plus loin avec mon frère qui est cuisinier. On a fait des mariages avec le vin des Monts-Damnés absolument somptueux. On peut aller sur des viandes blanches, des sucrés-salés. Lorsque le vin est un petit peu plus âgé, on peut avoir un fromage très affiné, style crottin de Chavignol bien sûr.

C’est un peu tout ça qui est formidable avec ce vin-là. Je ne dis pas qu’il est couteau suisse mais il reste toujours dans une classe extrêmement unique malgré les différents accompagnements avec lesquels on va pouvoir le marier.

Antoine : À force de t’entendre dire ça mais aussi de déguster le vin j’ai effectivement envie d’huitres avec ce vin et de fruits de mer. Je vais peut-être m’exécuter juste après.

Arnaud : Après l’entretien.

Tu as aussi ouvert une seconde bouteille qui vient de Nouvelle Zélande, celle-ci. Alors déjà, est-ce que tu peux nous raconter un peu cette aventure, avant qu’on le déguste ?

Arnaud : Oui, absolument.

Un Sancerrois, ce n’est pas si étrange que ça de s’exporter en Nouvelle-Zélande, mais ce n’est quand même pas à côté. Ce n’est pas le plus pratique en plus, pour y aller.

Arnaud : La distance évidemment est une contrainte et les contraintes sont nombreuses, en toute objectivité pour ce projet-là, pour ce coup de cœur-là. Ce n’est pas un coup de folie, c’est vraiment un coup de cœur.

Parmi les différents voyages que j’ai mentionnés un peu plus tôt, on a été amenés à visiter la Nouvelle-Zélande. Et le pays, en tant que pays, la chaleur des femmes et des hommes sur place, leur volontarisme, leur amour de leur terre, leur côté paysan au sens noble, ils sont très attachés à la terre.

Ce sont des insulaires. Il a fallu qu’ils se construisent eux-mêmes. Ils n’attendent pas à ce qu’il y ait des aides de gauche et de droite pour concrétiser des choses. Peut-être l’approche anglo-saxonne aussi qu’on avait déjà pu savourer ici et là.

Pour la petite histoire, lors d’un de mes voyages en Afrique du Sud j’ai rencontré mon épouse, qui est Sud-Africaine. Cette culture un peu anglo-saxonne puisque malgré tout c’est un pays qui est marqué par le monde anglo-saxon, même si ce sont les Hollandais qui ont notamment été dans les premiers à cultiver la vigne par l’intermédiaire de français sur place. Ils avaient envoyés quand l’Edit de Nantes était paru et cela avait donc chassé les protestants. Lesquels protestants s’étaient réfugiés un peu partout et donc avaient embarqué dans des expéditions avec les Hollandais. Les Anglais ont été présents et donc il y a cette forte influence bien sûr anglo-saxonne.
Cet état d’esprit anglo-saxon tout ça déjà nous avait déjà assez bien plu. Mais au-delà de ça, c’est la beauté du pays. La nature à l’état pur, telle qu’on l’aime. Il n’y a pas d’artifices. Elle est rugueuse parfois, mais elle est absolument éblouissante.
L’Afrique du Sud va offrir des paysages absolument somptueux avec une variété énorme sur la Nouvelle-Zélande. C’est beaucoup plus verdoyant bien entendu, bien qu’en Afrique du Sud il y a un endroit que l’on appelle « Little Switzerland ». C’est un petit endroit qui est à côté du Lesotho qui est une enclave à l’intérieur de l’Afrique du Sud, où là aussi on a de la verdure. Mais globalement la Nouvelle-Zélande est très verte, il n’y a pas de zone réellement désertique.

On a senti qu’il y avait, notamment au nord de l’île du sud, dans la région de Marlborough, la possibilité de pouvoir essayer de créer un Sauvignon qui n’allait pas du tout avoir la prétention ou l’audace d’être un Sauvignon ligérien, ce n’était pas l’objectif.
L’objectif, c’était de voir comment est-ce que l’on pourrait encore faire parler le terroir davantage. On sentait qu’il y avait le potentiel et au travers de nos dégustations, par rapport à leur approche du Sauvignon blanc, et bien notre approche était un peu différente.
Eux, par exemple, recherchaient ce que l’on appelle un peu le goût végétal, en vendangeant un peu plus tôt que prévu. Or nous ce goût végétal on le fait plutôt apparaître comme un défaut. C’est que le raisin n’est pas mûr et donc il faut patienter un petit peu, il faut goûter le raisin dans la vigne jusqu’à ce qu’il soit bien mûr. Ce n’est qu’un exemple.

Et puis surtout, ce que l’on a senti rapidement, c’était que on était capables d’exécuter ce qui est important pour nous, c’est une culture propre, en étant en bio-dynamie, en étant certifiés bio. On a rapidement sentis que cette terre allait nous offrir cette possibilité-là. Le milieu n’existe pas là-bas, donc il n’y a pas de traitements naturels au cuivre, certes naturel. Mais n’empêche que le traitement naturel, juste un peu d’oïdium et de la pourriture grise quand l’humidité est présente au moment des vendanges mais rien de sérieux et ce n’est pas un challenge donc on peut cultiver la vigne d’une manière extrêmement propre dans un environnement absolument extraordinaire.

Cette vallée est vaste. Elle est aujourd’hui à hauteur de 24000 hectares. On a choisi un endroit à la base qui n’était pas forcément planté en vignes, mais qui nous intéressait pour son micro climat. On a fait des recherches avant d’acheter cet endroit qui était une colline où seuls les moutons étaient là en pâturage. C’était un endroit où on avait un croisement de deux anciens glaciers, ce qui nous offrait trois terroirs bien spécifiques.
Ces trois terroirs sont séparés par une ligne, la faultline. Quand il y a un tremblement de terre c’est une ligne qui démarque l’endroit où les terres pourraient se déparer. La propriété que l’on a achetée est partagée. Une des failles en tout cas de Marlborough traverse notre vignoble, avec des marqueurs très forts des différents terroirs, et ça nous plaisait beaucoup.
D’ailleurs, j’en ai pris avec moi puisque un des terroirs, tout droit venu de Nouvelle Zélande, un des terroirs est composé de galets roulés, j’ai pris les plus petits mais normalement ils sont plus gros que ça. Ce sont des galets qui étaient dans l’ancienne rivière que l’on appelle la Wairoa River, laquelle rivière, comme d’ailleurs le Rhône à Château Neuf du Pape au cours du temps s’est déplacée, et le lit ne court plus à l’endroit où il a couru.

Nous avons planté la vigne à l’endroit à le lit de rivière courait à l’époque, extrêmement riche en galets roulés qui va nous offrir d’ailleurs une minéralité assez exceptionnelle. Je ne la comparerais pas à la minéralité que l’on va avoir sur le Sancerrois ou à Pouilly Fumé ou à Quincy ou autre. C’est une autre minéralité mais c’est beaucoup plus minéral que le reste des autres terroirs que l’on peut avoir dans la vallée de Marlborough.

C’est d’ailleurs le vin « Clos Henri », qui est dans notre deuxième verre, qui est issu de ce type de terroir que l’on appelle Grès Wairau. Pas facile à cultiver. Quand on travaille en bio on travaille les sols. Quand vous avez un sol qui est jonché de cailloux, vous n’avez qu’à demander au producteur de Château Neuf du Pape la difficulté de travailler les sols à Château Neuf du Pape. On rencontre cette difficulté-là, mais cela en vaut la peine.

Au nez, il y a beaucoup de puissance aromatique. L’intensité est bonne, bien qu’elle ne soit pas la plus intense, il faut le reconnaître. Sur ce type de terroir on va plus rechercher la finesse, l’élégance que l’intensité mais grâce à des maturités qui se font dans d’excellentes conditions dans cette partie-là de la vallée de Marlborough, on a malgré tout des raisins de Sauvignon blanc qui sont particulièrement expressifs. Je sens pour l’instant donc je laisse Antoine peut-être donner ses impressions.

C’est vraiment très sympa, je ne connais pas du tout les vins de Nouvelle-Zélande. Je n’ai qu’une connaissance partielle des vins du monde mais c’est vraiment très bon, c’est fin, aromatique. Il y a toujours une belle acidité quand même, c’est super agréable. C’est du plaisir de boire ça.

Arnaud : Absolument. On n’a pas de bouche qui va être un peu lourde ou un peu sucrotée comme on peut avoir parfois dans certains Sauvignon du Nouveau-Monde. Pour ceux-là, on essaie de convaincre, ou de plaire à un public qui n’est pas forcément amateur. C’est pourquoi on va laisser quelques sucres au résiduel en arrêtant les fermentations avant que tous les sucres naturels soient fermentés.

Notre cas, ce n’est pas ça. On va aller vraiment au bout des fermentations. C’est parce qu’on veut que tous les éléments, notamment le sucre qui pourrait masquer l’authenticité du terroir, n’apparaisse plus. On va se mettre à nu en mettant un vin bien sec en bouteilles. On va profiter juste de sa générosité naturelle. Il y a une très jolie concentration en sucres au moment où on va le mettre en bouteilles. Mais tous les sucres seront fermentés.

Et puis effectivement, l’acidité. On a la chance dans la partie de Marlborough que l’on a choisie pour planter notre vignoble. C’est une plantation nouvelle, on n’a pas repris de vignes puisque on a décidé d’être en haute densité, beaucoup de pieds de vignes par hectare pour avoir des petits rendements. Il y a une acidité naturelle qui est exceptionnelle. On va avoir des nuits très fraîches pendant 4 à 6 semaines qui vont précéder la vendange.

Ces nuits fraîches vont nous permettre, comme à Sancerre, d’éviter que l’acidité dans le raisin ne se dégrade et qu’ensuite le vin manque de peps si je puis dire, manque de fraîcheur, manque de tonicité. L’acidité naturelle sera toujours là.

Comment ça se passe quand on a une famille française et qu’on veut acheter un domaine en Nouvelle-Zélande ? Est-ce que ce n’est pas un casse-tête ?

Arnaud : Non, ce n’est pas un casse-tête. Ce n’est pas une grande simplicité. Déjà tu le disais tout à l’heure, Antoine, le voyage, on le sait, il faut 24 heures plus ou moins pour aller exactement de porte à porte, d’avion. Il y a une douzaine d’heures pour aller à Hong Kong.

Puis de Hong Kong, on peut passer par Hong Kong mais on peut passer aussi par l’Australie si on le souhaite, mais de Hong Kong on va à Auckland. Et de Auckland on prend un autre vol pour aller jusqu’à Marlborough qui est au nord de l’île du sud alors que Auckland c’est au nord de l’île du nord.

Ça nécessite une organisation particulière sachant qu’il y a entre 10 et 12 heures de décalage horaire avec nous, la France. C’est beaucoup de sacrifices, j’ai envie de dire. Au début en tout cas, on était amenés à faire deux journées dans une, le temps de la construction, mais c’est surtout cette ouverture que ça nous a apportée, cette richesse, la rencontre avec les autochtones qui nous ont accueillis les bras ouverts.

Évidemment, si on était arrivés là en disant : »Vous allez voir ce que vous allez voir, vous avez planté de la vigne, mais nous on fait de la vigne depuis l’Antiquité…». Non. On est plutôt partis dans l’idée de l’échange, et c’est comme ça que l’on conçoit d’ailleurs notre métier.
Je pense que personne n’a raison, ou tout le monde a raison mais personne ne détient la vérité. Il y a plusieurs vérités et ils en avaient une partie aussi, connaissant leur région, les contraintes, le vent, la pluie. Tout ce que l’on peut vivre là-bas, les sols qui sont très drainants, tout ce que l’on ne connait pas vraiment à Sancerre.
On a beaucoup partagé, on leur a expliqué quel était notre projet, pourquoi on pratiquait comme ça. Au début, quand ils nous ont vus planter en haute densité, ils n’ont pas compris. Ils ont dit : « Mais ils sont fous, ils se font trois ou quatre fois plus de travail alors que nous on fait sur une densité différente ». Et ensuite ils ont compris le style de vin que l’on souhaitait créer également. Et bien cela a inspiré un certain nombre pour plutôt suivre le style que l’on a décidé de faire là-bas.

Il y a un véritable échange. Clos Henri, notre équipe là-bas et notre famille est parfaitement intégrée. On fait partie de cette famille vigneronne néo-zélandaise, je pense.

Qui a eu l’idée de s’installer là-bas ?

Arnaud : C’est une idée collégiale. Celui évidemment qui était un peu plus à même de pouvoir prendre la décision sans doute c’était mon père à l’époque, avec mon oncle. Au-delà des études et de l’expérience que l’on peut avoir, je pense que l’on devient meilleur, on est de plus en plus apte à prendre les bonnes décisions avec l’expérience, avec le temps.

On avait complètement la caution de ceux qui avaient l’expérience, mon oncle et mon père, mais peut-être le grain de folie de la jeunesse, puisqu’il y a 20 ans maintenant.

Il y a 20 ans, j’avais 30, 31, 32 ans, mon cousin et mon frère un tout petit peu plus âgés que moi, on avait encore ce grain de folie de dire la distance n’est pas une contrainte, il ne faut pas se mettre cette barrière-là. On a envie d’avoir une expérience nouvelle. Et puis il faut dire que ce n’est plus comme le domaine à Sancerre où l’on reprenait l’exploitation qui existait. Certes que l’on a développée à notre manière. On a réorienté au niveau des vinifications ou on a créé des cuvées à notre manière. Mais on ne partait pas d’une page blanche à Sancerre alors qu’en Nouvelle Zélande c’était une expérience comme on démarre une start up.

C’est aussi une jolie aventure pour cette raison-là puisque ça nous a amenés à réfléchir sur des problèmes que l’on n’avait pas forcément eu à réfléchir avant.  On se sentait mûrs pour ça mais aussi encadrés par la génération précédente.

Est-ce que le succès que ça peut connaître et le faire d’avoir dépassé toutes ces difficultés ne vous donne pas envie de réitérer l’expérience ailleurs ?

Arnaud : J’ai tendance à penser que c’est difficile de tomber amoureux plusieurs fois. Néanmoins, la question est pertinente parce que la Nouvelle Zélande était en concurrence à l’époque avec d’autres régions viticoles comme l’Autriche, notamment, ou le nord de l’Italie. On avait éventuellement envisagé d’aller y planter des Sauvignon. Vous l’avez compris, le style des vins que l’on recherche ce sont des vins qui vont avoir à la fois de la générosité aromatique mais aussi de la tension, de la minéralité et de l’élégance. Ces deux régions, nord de l’Italie et le Tyrol en Autriche, allaient pouvoir nous offrir ces possibilités-là.

J’ai aussi tendance à penser que c’est difficile de bien faire les choses quand on a trop de choses à faire. Je suis aussi dans cette idée d’être soucieux du détail, ce qui est le cas de notre famille. On nous appelle les éternels insatisfaits parce que ce n’est jamais suffisamment terminé.

Pour chaque tâche, depuis la culture de la vigne en passant par les vinifications. On va au plus loin, au plus précis, au plus détaillé. C’est difficile d’être à plusieurs endroits. Je considère qu’un chef qui a un restaurant trois étoiles au Michelin, s’il est capable de faire bien à manger pour 25 ou 30 personnes, il est capable de faire très bien à manger pour 400 personnes également. Mais c’est un petit peu la limite.

Il y a une génération montante qui existe. Voyons un peu ce qu’elle nous apporte, de quelle terre elle va tomber amoureuse et on verra. Si la génération future prend une décision comme ça, on sera là pour les encadrer et les aider. Pour ce qu’il est de la nôtre, je pense qu’il n’y a pas de projets pour l’instant qui vont dans ce sens-là.

Justement parlons de cette nouvelle génération. Comment ça c’est passé avec les enfants jusqu’à présent, ils ont quel âge, qu’est-ce qu’ils font, est-ce qu’ils sont en train d’arriver au domaine ou est-ce que c’est encore un petit peu tôt ?

Arnaud : Les plus vieux sont encore un peu jeunes.

Ils apprécient le vin déjà ?

Arnaud : Oui, ils apprécient le vin. Mon cousin a une fille et un fils. Le fils particulièrement fait des études d’œnologie, viticulture, donc il a un apprentissage à faire. Il souhaite, il a raison je pense, voyager un peu dans le monde entier, avoir sa propre expérience, son propre vécu. Du côté de mon frère, c’est un peu plus en réflexion. Il a trois enfants.

En ce qui me concerne, j’ai deux garçons. Un qui fait des études d’agriculture en général, d’ingénieur donc. Après il y aura une orientation, une spécialité à choisir. On verra dans quelle orientation il souhaite faire sa spécialité. Il y a un potentiel. J’ai un deuxième fils qui est un peu jeune pour pouvoir décider. Il est en cinquième.

On a toute une génération qui je pense a grandi à nos côtés comme nous on a grandi aux côtés de nos parents. Personne n’est forcé de revenir au domaine mais il y a quand même malgré tout une imprégnation qui est là.

Ne faisons pas de plans sur la comète, laissons un peu chacun s’exprimer petit à petit et prendre la décision, qui sera la bonne pour lui.

Où est-ce que l’on peut trouver tous ces vins, chez tous les bons cavistes,  je suppose ?

Arnaud : Chez de nombreux cavistes, effectivement, peut-être pas chez tous les cavistes, mais chez de nombreux cavistes. D’ailleurs je les salue bien parce que ce sont des gens absolument formidables, qui font une sélection, qui ont beaucoup de sérieux dans la manière dont ils le font, ça fait vraiment plaisir.

Pour nous viticulteurs et vignerons, c’est quand même des relais importants puisqu’il faut que l’on ait des gens qui soient capables de rapporter jusqu’au consommateur ce qu’il se passe derrière chaque bouteille. Ce n’est pas pour rien qu’il y ait un an de travail plus l’expérience de chaque nouvelle année. Ça c’est bien.

Sinon beaucoup dans la restauration également. A travers la France bien sûr mais on exporte environ 65 pourcents de la production sur un peu plus de 70 pays.

J’ai l’impression, des discussions que j’ai pu avoir jusqu’à présent que les vins de Loire, en particulier, sont plutôt bien reçus dans les pays nordiques. Est-ce que c’est le cas aussi pour toi ? Comment ça se réparti cette distribution ?

Arnaud : Oui. Alors les vins de Sancerre, classiquement, sont vendus principalement, jusqu’à il y a 3 ou 4 ans c’était le Royaume-Uni qui était le premier client, puis les Etats-Unis.

Ça c’est un peu inversé, c’est les Etats-Unis qui sont devenus premiers. Mais effectivement l’Allemagne, la Belgique, la Scandinavie sont des très bons clients. Souvent des consommateurs de poissons beaucoup.

Je pense que le fait qu’ils consomment beaucoup de poissons engendre le fait qu’ils consomment pas mal de vin blanc et ils ont fait la découverte du Sancerre, du Pouilly Fumé, des vins du centre Loire en général, ou de Loire en général et je pense que c’est ça qui fait que l’on a une très bonne popularité et une clientèle très fidèle sur les vins du centre Loire en blancs et en rosés d’ailleurs depuis peu.

Pour nous c’est un peu comme tous nos collègues, cette répartition-là de pays avec les États-Unis en premier lieu. Ensuite le Royaume-Uni également. On vend beaucoup à la restauration là-bas même si en général il y a une distribution dans les grandes surfaces.

Nous on n’a pas tellement ce réseau de distribution là, mais plutôt la restauration sur dans l’ensemble des pays d’Europe avec une grande part en Scandinavie, effectivement, et au Canada aussi d’ailleurs.

Je vous invite, toutes et tous à découvrir tes vins qui sont très sympathiques et à venir te voir aussi. Il y a un restaurant, il y a tout ce qu’il faut. Il y a aussi un hôtel, il me semble, une chambre d’hôte.

Arnaud : Absolument, l’hôtel et le restaurant de mon frère. On est vraiment en partenariat puisque depuis toujours on fait de l’oeno-tourisme. Maintenant on y met un mot, ça me fait très plaisir. L’accueil au domaine c’est quelque chose à quoi on a donné beaucoup d’importance depuis des années.

On a toujours été ouverts, sept jours sur sept quasiment. À part le jour de Saint-Vincent, qui est une fête quand même très importante où là les portes de caves sont fermées. Le premier de l’an bien entendu, et le jour de Noël, mais tous les autres jours on est ouverts historiquement.

Il y a un peu les sacrifices des parents, des grands-parents, puisque c’est un peu historique. L’oeno-tourisme on a toujours un peu fait. Depuis une vingtaine d’années on a plutôt même développé une activité spécifique. On considérait qu’il était extrêmement important de parler de nos terroirs, de faire décrypter pourquoi toutes ces bouteilles que le client avait devant lui étaient différents, qu’est-ce qui faisait ces différences. Donc on a formé des gens pour pouvoir bien communiquer au quotidien auprès de tous ces qui nous rendent visite à Chavignol.

Donc oui, venez, avec grand plaisir, on sera là pour vous faire vivre une super aventure et vous faire découvrir, je pense, des choses qui sont intéressantes et aussi au niveau de la gastronomie.

Antoine : Parfait, les rendez-vous sont pris. Pour les personnes qui nous écoutent je pense que vous trouverez tout ça sur votre site web, sur les réseaux sociaux, ce ne doit pas être très compliqué à trouver.

Arnaud : Non, ce n’est pas compliqué. Vous faites : famillebourgeois-sancerre.com et tout cela arrivera naturellement.

Antoine : Ça me parait assez facile. Arnaud, merci beaucoup pour ce temps, pour ces échanges.

Il me reste trois questions qui sont assez traditionnelles dans ce podcast. La première c’est-ce que tu as un livre sur le vin à me recommander ?

Arnaud : Il y en a beaucoup.

Antoine : J’interdis « Le goût du vin » d’Émile Peynaud parce que vraiment tout le monde me l’a donné.

Arnaud : Ça en fait partie. Il y a un célèbre, enfin je dis célèbre dans mon cœur, après je ne sais pas quelle est sa renommée d’ailleurs, il s’appelle : «  Monsieur Bourguignon en Bourgogne ». Il a écrit un livre sur la vie des sols, sur la manière dont un sol est important et sa relation avec la vigne que je conseillerais. Je n’ai pas le nom parce que je l’ai vu il y a déjà quelques années, je n’ai pas le nom à l’esprit comme ça, mais il a été révélateur pour moi.

Antoine : Ça marche.

Est-ce que tu as une dégustation coup de cœur récente ?

Arnaud : Je vais rentrer dans les choses un peu intimes. Pour le baptême de mon fils, j’avais acheté un Sauternes, la Lafaurie-Peyraguey 1991. J’en avais acheté un peu plus que ce que l’on en avait besoin vraiment pour le baptême. Donc j’ai re-débouché une bouteille récemment. On n’était pas nombreux, on n’a pas complètement fini la bouteille et j’ai laissé cette bouteille ouverte comme ça. Je l’ai re-dégustée un petit peu tous les jours et le vin a été absolument magnifique.

Je parlais que j’adorais les vins secs avec beaucoup de finesse. Lafaurie-Peyraguey de Sauternes, ce n’est évidemment pas un vin sec par définition. Ça m’a fait encore plus comprendre, même si je le savais déjà, le potentiel qu’un vin pouvait avoir et ce qu’il était capable de nous dire même une fois débouché. Et la manière dont il est capable d’évoluer. C’est pourtant un vin qui a quand même quelques années maintenant.

Tous les vins de Sauternes sont des vins qui sont un peu sous côtés en ce moment. Ou en tout cas moins dégustés, moins appréciés, peut-être moins connus ou en tout cas de moins en moins connus des nouveaux consommateurs. Il y a des choses magnifiques à faire avec ces vins même à côté ou pas très loin en tout cas du Jurançon. Des choses qui sont incroyables et qui ne sont pas très connues, mais tant mieux pour nous du coup.

Arnaud : Absolument. Le Jurançon fait d’ailleurs partie d’une des récentes dégustations. Mais compte tenu que c’est rare que je ne débouche qu’une seule bouteille dans une seule journée, des dégustations mémorables il y en a honnêtement beaucoup. Il a fallu en donner un et j’ai trouvé que le vin, la manière dont il avait extrêmement bien évolué depuis son ouverture jusqu’à la dernière goutte, m’a vraiment étonné. J’ai été très surpris.

Qui est la prochaine personne que je devrais interviewer dans ce podcast ?

Arnaud : Oh mon Dieu, là je vais attirer la foudre. Qui interviewer en tant que vigneron ?

Pas que, j’ai reçu des personnes d’horizons vraiment variés. Il y a eu un banquier, il y a eu des dirigeants de start up, Angélique de Lencquesaing qui fait partie des premiers épisodes, des journalistes. J’essaie de rencontrer tous les métiers du vin pour ne pas rester justement que sur les vignerons. Évidemment c’est ultra important parce que c’est là que se situe le produit, mais c’est vraiment ouvert.

Arnaud : C’est une question qui est très difficile et pour être très honnête je ne m’attendais pas vraiment à cette question-là. Donner un nom comme ça spontanément, évidemment cette personne serait importante à mes yeux, mais elle ne serait pas seule à être importante. J’ai le droit à quelques secondes de réflexion ?

Antoine : Bien sûr, il n’y a aucun problème.

Arnaud : Très bien.

Si tu en as plusieurs, tu me donneras les autres en off et je les contacterai.

Arnaud : D’accord, très bien. Je ne vais pas forcément nommer une personne. Je pense qu’il serait sans doute très intéressant d’interviewer un vigneron qui représente un peu la mémoire d’un terroir, d’un vignoble.

C’est toujours avec une énorme passion que j’écoute tous ceux qui vont avoir plus ou moins entre 75 et 90 ans. Ils ont vécu des choses incroyables depuis le travail au cheval avec toute la difficulté ce que cela comporte. Et ils ont vécu toute la modernité de la viticulture et de l’œnologie. Ils ont les mains calleuses pour avoir travaillé d’une manière très dure puisque c’est un métier très difficile.

Je n’aurai pas un nom spécifique à donner mais ce serait plutôt cette catégorie-là. Ce qui me fait dire ça c’est le contact que j’ai eu auprès de mon grand-père. Il m’a appris tellement de choses à côté de ce que j’ai appris à l’école. Lui,  c’était beaucoup plus de l’apprentissage pratique.

Un vigneron, quelle que soit la région. Mais qu’il puisse parler de son terroir et de toute cette histoire-là. C’est fascinant. C’est tellement important pour les auditeurs de pouvoir avoir cette chance d’écouter quelqu’un comme ça.

Je suis assez d’accord dans le style. Assez récemment, j’ai sorti l’interview de Jean-Michel Cazes, à Bordeaux.

Arnaud : Ah bien voilà, formidable.
C’est assez spectaculaire. On a passé une heure et demie ensemble. Il a une histoire qui est incroyable. Je crois même que l’on aurait pu passer trois heures ensemble. C’est vrai que ce sont des profils qui sont assez incroyables. Je comprends que tu me laisses avec cette recommandation. Je suis un peu triste que tu ne me laisses pas avec le nom d’une personne que tu aimerais entendre.
Arnaud : Il y a des gens qui évidemment  m’ont marqué. C’est juste parce que je n’ai pas forcément envie de faire, parce que je les porte dans mon cœur de la même manière. De sortir un nom, il y aurait d’un seul coup un peu d’hiérarchie, ce qui n’est pas le cas. Je te la donnerai en haut.

Antoine : Ça marche, c’est noté. Pour les personnes qui sont encore là après une heure quatre d’enregistrement, c’est-à-dire que vous avez apprécié ce podcast, auquel cas partagez-le autour de vous, envoyez-le à deux de vos amis passionnés de vin ou pas encore passionnés de vin justement pour qu’ils puissent s’y mettre.

Notez le podcast, mettez-lui la note de 5 étoiles sur Apple podcast, c’est super important, ça permet de le faire remonter dans les classements, de le faire découvrir à encore plus de monde et d’ouvrir encore plus de monde à la dégustation de ces produits magnifiques. Arnaud, merci beaucoup pour le temps que tu m’as accordé ce matin.

Arnaud : Merci à toi Antoine, merci aux auditeurs, merci à tous ceux qui apporteront une note, et notamment si possible une jolie note. Nous le souhaitons bien évidemment. En tout cas on a passé un moment bien sympathique, un échange qui est très convivial. J’espère pouvoir renouer cet échange très rapidement dans le vignoble. Tu m’as fait découvrir Paris, maintenant c’est à moi de te faire découvrir le Sancerrois.

Antoine : Ça me va, c’est parfait. Le rendez-vous est pris. Merci Arnaud et à bientôt.

Arnaud : A bientôt, merci Antoine, au revoir!

Laisser un commentaire