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Laurent Fortin et le domaine de La Bégude à Bandol

Il y a un peu plus d’un an, j’interviewais Laurent Fortin au Château Dauzac. Il m’indiquait qu’il venait de finaliser l’acquisition du domaine de la Bégude à Bandol et me proposait de prendre date. Un an plus tard, la promesse est tenue et nous voilà avec une vue plongeante sur la baie de la Ciotat au coeur de ce domaine de 300 hectares à nul autre pareil. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture et de belles dégustations.

L’arrivée au domaine de la Bégude

Antoine

Merci beaucoup de nous accueillir ici. On est au domaine de la Bégude avec une magnifique vue sur la baie de la Ciotat juste derrière nous et la Brulade qui est juste au dessus de nous. On reviendra sur ces mots qui évoquent beaucoup de choses ici. Avant toute chose, on a déjà fait un épisode ensemble. Mais pour les personnes qui n’auraient pas écouté ce premier épisode avec Laurent, est ce que tu peux te présenter.

Laurent Fortin

Avec grand plaisir. D’ailleurs, si vous n’avez pas écouté, c’est une grave erreur parce que c’était un très beau podcast. Laurent Fortin, je m’occupe de la gestion de tout le portefeuille viticole de la Family Office, de Christian Roulleau, qui est le fondateur du groupe Samsic et qui est constitué aujourd’hui de château Dauzac où nous nous sommes rencontrés voilà presque un an, domaine de la Bégude, dont l’acquisition a été effectuée au mois de septembre dernier et de deux maisons de négoce qui se trouvent à Bordeaux, Maison Montagnac et Delta Négoce.

Antoine

Magnifique ! Alors on est déjà rentré un peu en détail dans ton parcours, donc comment est ce que tu en es venu aux vins ? Donc on ne va pas revenir là dedans si ça vous intéresse et j’en ai aucun doute, retournez écouter le premier épisode qu’on a tourné avec Laurent. Comment ça s’est passé ici déjà ? Quand c’était la première fois que tu es venu ici ?

Laurent Fortin

Un coup de cœur. Voilà, je vais jouer le résumé très simplement. Un coup de cœur. Tu arrives sur une propriété à nulle autre pareille. Une propriété qui est un ancien monastère qui a été fondé au VIIᵉ siècle. Je crois que tu as fait quelques quelques vidéos qui seront qui seront présentées lors de l’émission. Une propriété de 300 hectares avec un patrimoine végétal principalement conçu avec du mourvèdre. Ici, on fait 50 % de rouge, 40 % de rosé, 10 % de blanc. On est la propriété la plus au nord de l’appellation Bandol, appellation que l’on voit derrière moi et également la plus haute en altitude à plus de 410 mètres d’altitude. Donc voilà ce qui résume ma première visite et ma première découverte de la baie. Ça a été un vrai coup de cœur. Christian Roulleau m’avait demandé de trouver une propriété en Provence. La Provence, c’est large. J’en ai visité un certain nombre et je dois dire que lorsque nous sommes arrivés ici, nous sommes tombés amoureux. Nous sommes la cinquième famille propriétaire depuis la fondation au VIIᵉ siècle.

Donc il y a vraiment une histoire, une histoire patrimoniale et on va essayer de faire comme on a fait à Dauzac. Donner vraiment la quintessence des terroirs parce qu’ici de nombreux terroirs sont là, donner la quintessence de chaque terroir sur chaque millésime.

Antoine

La première fois que tu es venu, c’était avec Christian Roulleau ou tu es venu une fois avant ?

Laurent Fortin

Non, je suis venu plusieurs fois avant pour visiter parce qu’une propriété qui fait plus de 300 hectares, ça se visite en plusieurs fois. On se perd même quand on la visite. Il y a quelques histoires là dessus, mais je ne vais pas me mettre à mal. C’est vrai que je me suis perdu une fois dans la propriété. Vraiment, ça a été un coup de cœur également pour pour Christian Roulleau lorsqu’il est venu ici et qu’il a vu le potentiel. Je vais faire un parallèle entre la Bégude et Château Dauzac, la Bégude est vraiment la belle endormie que j’ai trouvée à Dauzac il y a dix ans. Donc c’est vrai que ça va être un gros chantier. Ça va être une application pendant plus de dix ans pour faire de la Bégude ce qu’elle doit être. Mais c’est tellement challengeant, tellement intéressant que voilà, les années vont passer comme elles sont passées à Dauza : très vite et on espère faire aussi bien si ce n’est mieux.

L’histoire du domaine de la Bégude

Antoine

Alors on va revenir sur les dix prochaines années de la Bégude dans quelques instants. Mais avant, est ce qu’on peut dire un petit mot de l’histoire de la Bégude ? Tu as commencé à en parler : cinquième famille propriétaire et des traces de vin, il me semble, ici depuis le VIIᵉ siècle.

Laurent Fortin

VIIᵉ siècle. Un monastère qui a été fondé par un ordre monacal dont on a perdu trace, mais qui a été absorbé par les moines de l’abbaye de Saint-Victor. Et là on parle 1170 ou 1180, abbaye de Saint-Victor, de 1170 et 1181 jusqu’à 1789. 1789, confiscation des biens du clergé lors de la Révolution. Achat de l’abbaye par le propriétaire des chantiers navals de La Ciotat, juste en bas, qui l’a gardé approximativement jusque dans les années 20. Une autre famille l’a eue pendant quelque temps. La famille Racine, la famille Tari, qui sont nos voisins à Giscours et nous.

Le patrimoine du domaine de La Bégude

Antoine

On en parlait tout à l’heure des moines qui ont vécu sur place, qui avaient leurs abbayes, leur cuisine, leur four : tout ce patrimoine. Aujourd’hui, c’est du patrimoine que vous restaurez. Vous remettez aussi en valeur ces vieilles pierres, ces vieilles histoires.

Laurent Fortin

Très clairement, là, on va commencer par les fondamentaux. La chapelle du VIIᵉ siècle, qui a vu la naissance de l’abbé, va être restaurée, va être consacrée afin d’y célébrer des mariages. Ici, nous sommes ouverts à l’œnotourisme, donc afin d’y célébrer des mariages, d’y accueillir des gens et toute la propriété va être réhabilitée. Alors, comme tout bon vigneron, tout bon paysan, je dirais dans le sens noble du terme, on commence par le patrimoine végétal. On va planter jusqu’à une quinzaine d’hectares supplémentaires un maximum. On va monter à 50 hectares contre une quarantaine aujourd’hui. Donc le patrimoine végétal d’abord, puis l’outil de vinification. Nous allons construire un chais un peu plus grand parce que bien évidemment, il faut le dimensionner par rapport aux hectares plantés. Donc un chais qui va commencer à sortir de terre après les vendanges 2024. Et une fois que cela sera fini, on va s’attaquer aux deux bastides que l’on a que tu as prises ou que tu vas prendre en vidéo. Une bastide médiévale et une bastide du XVIIIᵉ siècle.

Mais on est avant tout ici sur une propriété viticole en Provence. On a plein de belles propriétés qui mettent en avant l’art, la gastronomie, le spa, le bien être. Nous, ce qu’il y a au centre du dispositif, à la Bégude, c’est le vin. Faire le meilleur vin possible sur notre terroir à chaque millésime. Donc, pour faire le meilleur vin possible sur notre terroir, à chaque millésime, il nous faut un patrimoine végétal qui soit adapté à nos terroirs, à nos différents terroirs, adaptés au climat et adaptés à notre stratégie de continuer à faire des grands rouges. Parce que Bandol, ce sont des grands rouges. Cassis, c’est les grands blancs. Comme tu le sais, Bandol, ce sont des grands rouges, des grands rosés, des rosés issus de mourvèdre qui ont une couleur intense, qui sont des des rosés de gastronomie. On n’est pas sur le rosé piscine. D’ailleurs, on en a un exemple dans mon verre ici, avec la cuvée Thyrsus qui est un vin, un vin nature. 

Thyrsus c’est le bâton de Bacchus. Voilà, tu t’es noté tout à l’heure.

Antoine

Si vous voulez avoir la référence à tout ça, il faudra aller voir la vidéo dégustation.

Laurent Fortin

Une petite plaisanterie entre nous. Donc quelque part, on veut vraiment faire les meilleurs vins possibles et on se donne les moyens de faire les meilleurs vins possibles.

Antoine

Dans ce patrimoine. Donc en premier lieu le patrimoine végétal.

Laurent Fortin

C’est ce qui est le plus long à pousser, hein ? Je te rappelle que pour faire un rouge.Voilà, il faut garder à l’esprit qu’on peut, qu’on peut récolter un vin rouge issu de mourvèdre à la neuvième feuille, c’est à dire neuf ans. Ça c’est l’âge minimum. Et après 18 mois d’élevage. Donc il faut bien sûr commencer par le patrimoine végétal.

Antoine

Patrimoine végétal, le patrimoine bâti, donc, qu’il soit technique ou historique, le chais de vinification, mais aussi tous les autres éléments qui entourent la chapelle bien sûr. Et il y a aussi le patrimoine au sens de la faune et de la flore, qui est un élément qui te tient et vous tient particulièrement à cœur ici. Vous êtes devenu réserve de chasse.

Laurent Fortin

Très clairement, la biodiversité est un de nos combats depuis de très nombreuses années. C’est le cas à Dauzac. C’est bien évidemment le cas à La Bégude. Une propriété comme celle là de plus de 300 hectares. On se doit de préserver à la fois le biotope, donc la garrigue. Tout ce que l’on voit autour de nous qui fait vraiment le charme de la Bégude et bien sûr toute la biodiversité. On a entrepris, entrepris une étude pour connaître toute la biodiversité et elle est absolument fabuleuse. À La Bégude, on a des Aigles de Bonelli. Il y en a six couples en France, on en a trois couples à la Bégude. On a réintroduit des perdrix rouges. Depuis qu’on n’est plus un territoire chassé. Donc petit à petit, aussi bien des renards reviennent. Alors on a clôturé la propriété pour empêcher les sangliers et les chevreuils de venir déguster avant nous le raisin. Mais à côté de ça, je vais prendre un exemple. On a saisi sur les caméras de chasse qu’il y a dans toute la propriété une meute de loups.

Le loup a repris possession de de la Sainte-Baume, du Parc naturel de la Sainte-Baume. Donc il est évident que notre philosophie de mettre en avant la biodiversité, la biodiversité, la biodynamie, sachant que la Bégude est certifiée en biodynamie depuis cette année, depuis le millésime 2023, elle est en bio déjà depuis de très nombreuses années. Mais la certification en biodynamie 2023, donc tout ça, ça rentre dans une dans une logique de préservation du terroir et du territoire.

Antoine

Il y a toujours un petit symbole qui va avec la Bégude : la naïade. Qu’est ce que c’est ? Et pourquoi ?

Laurent Fortin

Pourquoi la naïade ? La Naïade en provençal, c’est le lieu où on boit. Alors du vin, certes, aujourd’hui, mais pas toujours. On est équidistant entre Toulon et Marseille. Lorsque les voyageurs allaient de Toulon à Marseille, ils ne suivaient pas le trait de côte qui est déjà très accidenté et qui est plus long. Ils passaient à travers le massif et en l’occurrence, il s’arrêtait au monastère pour se nourrir, pour se reposer et pour boire, boire de l’eau. Sur la propriété, nous avons six forages, six puits où les gens pouvaient boire, se désaltérer et repartir vers Marseille ou repartir vers Toulon. Donc cette naïade, elle est tout à fait le symbole de la passeuse d’eau. Elle donne à boire aux voyageurs.

Le processus de cession d’un domaine viticole

Antoine

Alors voilà un mystère qui est résolu. Il y a un élément sur lequel je voulais revenir : le processus d’acquisition d’un domaine comme la Bégude. J’espère que dans ma vie, j’aurai aussi l’occasion de connaître ce genre de processus et de contribuer à l’achat de vignes. Comment ça se passe ? Qu’est ce qu’il faut regarder ? Quels sont les critères ? Est ce qu’il y a un processus qui est un peu défini ? C’est quoi un peu les secrets, ou la recette pour faire l’acquisition d’un domaine.

Laurent Fortin

Je ne pense pas qu’il y ait de recette. Chaque acquisition dépend des volontés de la personne qui va faire l’acquisition et du cédant. En l’occurrence, avec Christian Roulleau et sa famille, nous souhaitions faire l’acquisition d’un domaine patrimonial. On est ici comme à Dauzac, pour rester, pour développer et faire croître à la fois la qualité des vins et la notoriété. Ça, c’est la partie de l’acquéreur. La partie du cédant, la famille Tari, qui était propriétaire depuis 25 ans, un quart de siècle voulait trouver un acquéreur qui allait continuer la démarche de biodiversité, de respect de la biodiversité, de respect du bio qu’avait débuté Guillaume Taris lorsqu’il était à la tête de ce domaine. Donc quelque part, ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est une rencontre entre un cédant et un acquéreur. Il y a beaucoup d’affect lorsque tu achètes un vignoble. Lorsque tu achètes un vignoble, tu n’achètes pas une voiture d’occasion, tu n’achètes pas une maison, tu achètes du vécu, tu achètes un endroit où des gens ont vécu pendant des années et des années, des gens ont travaillé.

Il y a eu des événements familiaux. Il y a eu des moments sur lesquels on ne peut pas faire table rase. Donc il faut qu’il y ait, je vais faire un anglicisme, un meeting of the Minds. Il faut qu’il y ait un accord intellectuel et philosophique entre les deux parties.

Antoine

Le rationnel, c’est facile à gérer. En tout cas, ça se travaille. C’est une affaire de travail et de mettre sur la table des choses, gérer de l’irrationnel, de l’attachement, du vécu, des souvenirs, des choses comme ça, c’est un peu plus difficile. Comment est-ce que tu abordes ça, toi, quand tu es dans ce genre de discussion ?

Laurent Fortin

Ça prend du temps, ça prend du temps et il faut donner le temps au temps. Il faut laisser les parties s’exprimer, échanger autour d’un verre de vin et un petit peu complexifier tout cela. La famille Tari est restée propriétaire d’une maison qui est à 400 mètres, 500 mètres à vol d’oiseau. Nous sommes lundi. Guillaume est venu boire un verre jeudi soir. Donc quelque part, il y a encore une proximité de voisinage, même s’il n’est plus sur le domaine. Et je pense qu’il faut laisser ce genre de choses. Il faut laisser un attachement, un échange. J’ai beaucoup à apprendre de lui. Il a géré ce domaine et son patrimoine pendant plus de 25 ans. Donc comme je le disais dans notre premier podcast, il faut apprendre des sachants et rester très humble. Donc en l’occurrence, moi je questionne Guillaume sur tel ou tel terroir. Nous sommes en quasi veille de vendanges. Il est important de savoir comment lui voyait les choses lorsqu’il était à ma place. Donc quelque part on essaye d’avoir une transmission et un passage de témoin, un tuilage qui se fait de façon intelligente sur du moyen terme.

Les vins du domaine de La Bégude

Antoine

On va parler des vins forcément avec grand plaisir. Alors pour les personnes qui nous regardent, on a fait une dégustation extensive avec Laurent et Vincent qui est le maître de chai, mais on s’est dit qu’avec ce beau paysage et un petit peu d’échanges ensemble, c’était l’occasion pour déguster Thyrsus. Donc le rosé et le rouge, on en parlait un peu plus tôt, donc 50 % de rouge, 40 % de rosé rosé, 10 % de blanc. Sur le rouge c’est du mourvèdre ?

Laurent Fortin

Mourvèdre principalement, mourvèdre et carignan principalement.

Antoine

Le vin rosé aussi en fait.

Laurent Fortin

Tout à fait.

Antoine

Et sur le blanc on a du Rolle.

Laurent Fortin

Et de l’ugni blanc et de la clairette.

Antoine

Écoute, je te propose qu’on déguste Thyrsus.

Laurent Fortin

Thyrsus, vin nature. Alors on a préparé une très jolie planche de charcuterie, mais là je vois que les guêpes sont en train de s’en régaler avant nous. Mais bon, on partage avec avec la biodiversité donc on est là sur un rosé déjà à ta santé. Merci à toi d’être d’être venu jusqu’à jusqu’à la Bégude. On est sur un sur rosé nature. Ce que je veux sur un rosé comme Thrysus c’est vraiment d’avoir, sur le rosé ou sur le rouge, le fruit croquant. On est sur un rosé à une couleur très dense qui est un rosé de gastronomie. Très rond, très enveloppant. On est sur une belle longueur en bouche. Petite épice à la fin. Vraiment quelque chose de simple à boire. Aucune déviance. Des fois, on associe les vins nature avec certaines déviances, comme un petit peu un goût d’écurie ou quelque chose comme ça. Ça n’est pas du tout le cas. Parce que qui dit vin nature ne fait pas un vin nature par accident, on fait un vin nature, mais on suit les analyses de façon à ce que ça ne parte pas sur des arômes un peu déviants.

On est sur un sur un mourvèdre, donc quelque part, on peut vraiment imaginer ça sur un plat asiatique, un plat épicé. On a eu le plaisir de déjeuner ensemble ce midi. Le chef nous a fait un carpaccio un petit peu épicé mais avec nos rosés, ça passe admirablement bien parce que justement ce sont des rosés de gastronomie. On n’est pas sur le rosé piscine, on met dix glaçons dedans et puis on verse et on sait pas trop ce qu’on boit. À Bandol, on a cette chance d’avoir des grands rouges et des rosés de caractère. Tu me posais la question tout à l’heure qu’est ce qui t’a attiré lors de l’achat ? Je pense que ce qui a attiré Christian Roulleau, sa famille et moi même, ça a été des vins de caractère, des vins qui se tenaient. Et ça, c’est important. Il faut être un passionné avant de faire un achat comme ça.

Antoine

Absolument délicieux avec le rosé, c’était vraiment incroyable. Parmi les rosés, il y a un rosé qui est aussi assez emblématique de la Bégude, qui est irréductible. Est ce que tu peux aussi revenir un peu sur sur son histoire ? Une histoire un peu cocasse.

Laurent Fortin

Il a une histoire un petit peu cocasse. Irréductible, il a été pendant de très nombreuses années hors de l’appellation Bandol, car peut être un petit peu trop coloré pour les critères de l’appellation. Jusqu’au moment où le Wine Spectator, un grand grand journal américain de vins et spiritueux qui déguste à l’aveugle, l’a voté en 2011 le plus grand rosé du monde et là, les cieux se sont ouverts et il est devenu un Bandol. Sachant que Guillaume et sa famille n’ont jamais changé l’assemblage. Mais quelque part Bandol est une appellation encore de vignerons, on est et c’est quelque chose qui me tient à cœur d’être sur une appellation de vignerons. On n’est pas sur la la Champagne de la Provence comme on la voit sur d’autres terroirs provençaux. Bandol reste une appellation de vignerons et les vignerons ont vu qu’effectivement, un grand rosé, il faut l’intégrer dans le dans l’appellation. Donc depuis 2011, Irréductible est effectivement un rosé de Bandol avec toute légitimité.

Antoine

Nous, on a eu la chance de déguster justement ce millésime 2011 qui est particulièrement impressionnant en termes de garde. Je pense qu’à l’aveugle je me serais trompé sans aucun doute, j’aurais jamais dit que c’est un rosé. Est ce que c’est quelque chose qui se fait encore beaucoup de conserver les rosés ? Est ce que c’est quelque chose dont tu arrives à parler autour de toi, à mentionner ça aux restaurateurs sûrement, avec lesquels tu travailles aussi ?

Laurent Fortin

C’est quelque chose qui me tient énormément à cœur et les sommeliers nous le demandent. Les sommeliers nous demandent de vraiment avoir des rosés de garde et des rosés qui vont avoir la la possibilité d’être dégustés dans cinq ou six dix ans. Il m’a été donné de déguster un rosé lors de l’acquisition de la Bégude. Un rosé Domaine de la Bégude 2003. 2003 en 2022. Et le rosé comme toi, je l’aurais mis dans un verre noir, je ne l’aurais pas mis comme étant un rosé de Provence et ou de Bandol. Donc oui, il y a une demande pour ces rosés et de plus en plus. Je vais prendre un exemple concret. On a eu la chance il y a une quinzaine de jours, un mois de recevoir ici le tournage d’un documentaire Netflix qui va sortir l’année prochaine au printemps prochain sur le phénomène des rosés. Ils sont venus à La Bégude. Pourquoi ? Pour qu’on soit un petit peu l’antithèse du rosé clair. Pourquoi à la Bégude et sur l’appellation Bandol, vous faites des rosés de gastronomie qui fonctionnent bien ?

Et comment est ce qu’on passe lorsqu’on est un amateur d’un rosé piscine, d’un rosé simple à boire, à un rosé de gastronomie ? Donc je vous laisserai découvrir la série sur sur Netflix. Mais c’est intéressant. Netflix c’est américain. Donc on voit qu’aux États-Unis, le virage du rosé de gastronomie est en train d’être pris par les consommateurs.

Antoine

Pour faire la différence entre le rosé le plus clair et un rosé un peu plus foncé, je pense que ça doit être des temps macération qui sont un peu plus longs ?

Laurent Fortin

Tout à fait. Alors tout d’abord, tu as le temps de macération, c’est une première chose, mais également le cépage qui est utilisé. Si tu utilises du cinsault, tu peux le laisser macérer très longtemps ; du mourvèdre, tu vas vite avoir quelque chose de sombre. Donc effectivement, les temps de maturation sont importants, mais également le type de cépage que tu utilises.

Antoine

Tu parlais des États-Unis à l’instant. La bascule est majoritairement à l’export ?

Laurent Fortin

Aujourd’hui, c’est du 50-50 : 50 % France, 50 % export, avec une vocation de se tourner, comme nous l’avons fait à Dauzac, vers l’export.

Les terroirs du domaine de La Bégude

Antoine

Vous avez une variété de terroirs. Moi, ce qui m’a impressionné dans la dégustation qu’on a faite ce matin, c’est que vous avez une trentaine d’hectares et une dizaine de vins différents. Tu as la volonté de faire des vins de lieux, donc tu as vraiment des terroirs qui sont très différents au sein de la Bégude ?

Laurent Fortin

Alors des sols principalement calcaires, mais avec une vraiment une variété différente de calcaire en fonction de l’altitude, en fonction de l’orientation. Donc l’intérêt c’est de faire des sélections parcellaires. On a la sélection parcellaire, la Brulade. La Brulade, devant nous, est faite de terres très ferreuse, des terres rouges. Donc la Brulade, c’est notre grand cru quelque part. Après, tu as dans toutes les parcelles des spécificités et certaines sont telles qu’on pourra aisément, dans quelques années, vinifier de l’intra parcellaire et des micro parcelles. Tout ça pour faire quoi ? Pour mettre en avant notre savoir faire et l’endroit ? C’est quoi un terroir ? Un terroir, c’est un lieu, c’est un climat. Et le savoir faire du vigneron qui y travaille, c’est ça un terroir. Donc on a un maître de chai, un directeur technique, Vincent, que tu as rencontré tout à l’heure lors de la dégustation, qui sont des grands passionnés, des gens qui connaissent la vinification, qui connaissent la géographie, qui connaissent la vigne.

Donc quelque part, il faut donner au consommateur l’opportunité ou les opportunités de déguster sur un terroir de Bandol comme le notre, différents crus venant de différents micro terroirs.

Antoine

On a parlé des rosés. Est ce qu’on parle des rouges justement ?

Laurent Fortin

Je te serre donc Thyrsus rouge. Là, on est à 100 % mourvèdre. Élevé en amphore. Alors pourquoi élevé en amphore ? Parce que sur ce vin, nous avons souhaité vraiment un fruit croquant. On est en IGP Méditerranée hors de l’appellation. Pourquoi ? Parce que l’appellation Bandol requiert un assemblage d’au moins deux cépages cépages.

Antoine

Et il faut que tu aies du bois aussi non ?

Laurent Fortin

Il faut que tu aies du bois, il faut que tu aies un élevage de 18 mois en bois. Là, on a choisi, nous, d’avoir l’expression du fruit. On veut quelque chose qui soit vraiment gourmand et là je pense qu’on est sur une vraie gourmandise. Au nez, tu as la typicité du mourvèdre, tu as la petite pointe de poivre blanc déjà au nez. Une bouche très délicate. Tu as l’impression de croquer un grain de raisin qui vient d’être récolté. C’est la volonté. Un léger finish salin qui appelle la deuxième gorgée. Vraiment, on est sur quelque chose qui va parfaitement. La l’amphore va parfaitement au mourvèdre, ça apporte cette micro oxygénation dont le mourvèdre a besoin. Encore une fois, un parallèle entre le Cabernet sauvignon que je connais bien dans un terroir Margaux et le Mourvèdre. Tous les deux ont besoin d’oxygène. Voilà, donc là tu as ici un vin, Thyrsus, 100 % mourvèdre et en vin nature sans déviance.

Antoine

Je trouve ça extrêmement gourmand.

Laurent Fortin

Alors on en produit peu, on en produit peu. Et je dois dire que sur Thyrsus, on est un petit peu victime de notre succès. Il y a une vraie demande, il y a une vraie demande.

Antoine

La Brulade que tu as mentionnée, c’est l’équivalent du grand cru. 

Laurent Fortin

L’équivalent du grand cru ? Oui, l’équivalent du grand cru pour nous. Si je devais faire une pyramide de nos vins, effectivement aujourd’hui, je mettrais la Brulade tout en haut de la pyramide qui est le terroir sur lequel on a le plaisir de déguster ensemble et d’échanger ensemble aujourd’hui. Après tu as Thyrsus en rouge et en rosé puis l’irréductible en rosé, le domaine, les vins du domaine en rouge et en rosé et deux blancs qui sont au même niveau. Un blanc du domaine et un blanc fait en amphore. D’ailleurs, dans la dégustation que je vous encourage à regarder en vidéo, on finit la dégustation par les blancs. On ne la commence pas par les blancs justement pour montrer la capacité qu’ont nos vins blancs à résister, même après des vins rouges issus de mourvèdre, on a des vins blancs vraiment avec des jolis caractères.

Les relations entre Château Dauzac et le domaine de La Bégude

Antoine

Donc il y a le château Dauzac et la Bégude. Comment est ce que tu vois les interactions entre ces deux domaines ? Moi je trouve qu’il y a un élément intéressant parce qu’il y a une sorte de continuité de gamme ou de rupture de gamme. On le voit comme on veut avec un domaine, margalais, classé en 1855, qui est peut être un élément attendu et à côté de ça, un domaine en Provence dans lequel justement vous avez peut être un peu plus de variations en terme de couleur de vin, en terme de de vinification. Comment est ce que tu vois l’interaction entre deux domaines comme ça, au sein d’une même gamme ?

Laurent Fortin

Je pense que les deux sont totalement complémentaires. Comme tu l’as dit fort justement, quand on est dans un grand cru classé de 1855 comme le château Dauzac, on est sur quelque chose de déjà paramétré, entendu. On sait qu’on va avoir des pelouses immaculées, on sait qu’on va être servi avec de l’argenterie, on sait qu’on va avoir des grands vins. On sait que les méthodologies de vinification sont au top du top. On sait que les terroirs sont connus et reconnus depuis des centaines d’années. Lorsqu’on arrive ici, je vais reprendre ma réponse à la première question que tu m’as posée. C’est le coup de cœur. On arrive sur quelque chose avec une vue comme ça, avec une vue sur la baie de La Ciotat, avec des terroirs à nulle autre pareille. Quelque part, les deux sont complémentaires et on s’aperçoit que nos importateurs à Dauzac, qui sont les grands spécialistes des grands vins à travers le monde, s’intéressent à la Bégude.

Il y a une vraie interaction entre les deux. Il y a d’ailleurs de nombreux cadres de l’entreprise qui sont transversaux, que ce soit la finance, les ressources humaines ou le back office. Mais aussi, certains commerciaux qui parlent des vins aussi bien en France qu’à l’export. Donc oui, il y a effectivement des relais entre les deux propriétés et c’est dans cet esprit là, bien évidemment, qu’on a qu’on a fait l’acquisition du domaine de la Bégude.

L’huile d’olive de la Bégude

Antoine

La dernière fois qu’on s’est vu suivi une formation en ligne sur l’huile d’olive. Alors, j’ai une première question qui est assez simple, c’est est ce que est ce que tu l’as validé ? Est ce que tu as été diplômé de cette formation ?

Laurent Fortin

Si j’avais su que tu me posais la question, je serais venu avec le diplôme. Mais d’ailleurs, je vais te l’envoyer pour que tu me l’encadres et ce sera mon présent de Noël. Tu me l’encadres et tu me la renvoies. Donc la réponse est oui.

Antoine

Mon voisin est encadreur.

Laurent Fortin

Voilà, en plus tu vas avoir des prix.

Antoine

Je te le fais avec grand plaisir. Blague à part, donc l’huile d’olive, c’est un élément qui est important ici, à la Bégude, il y a à peu près 800 oliviers. Vous avez la volonté de monter à un peu plus de 2000. Alors en quelques mots peut être mais pourquoi l’huile d’olive, comme on fait ? Tout à l’heure, tu m’expliquais qu’il y avait beaucoup de parallèles aussi entre l’huile d’olive entre les oliviers et la vigne. Comment est ce que toi tu as découvert ça ? Et qu’est ce que ça te fait maintenant de faire ton huile d’olive ?

Laurent Fortin

Alors avant d’être une propriété oléicole ou une propriété viticole, on est une propriété de Bandol. Et à Bandol, toutes les propriétés quand tu te promènes ont de la vigne et des oliviers. Les oliviers font partie de la culture de Bandol, font partie de la culture provençale. Donc il est normal de s’y intéresser. Il y a 850 oliviers aujourd’hui qu’on a retaillés cette année aux mois de février, mars avant la montée de sève. On a une vraie volonté de planter. Comme tu l’as dit, je vais monter jusqu’à 2000 oliviers. Aujourd’hui, on a sept variétés différentes. On produit une seule huile d’olive. Pourquoi ? Parce que c’est comme le vin, c’est un assemblage. Je veux une huile d’olive qui soit encore une fois, et je me répète, mais la réflexion du terroir. Donc on a une huile d’olive qui n’est ni trop fruitée, ni trop florale.

On a une huile d’olive qui incarne la sophistication et le terroir de la Bégude. Donc quelque part, la vigne et l’olive sont complémentaires. On a une parcelle où je t’emmènerai tout à l’heure lorsque nous redescendons vers la propriété où tu as plusieurs rangs de vignes et au milieu des oliviers qui sont là depuis 100 ans et les deux travaillent en symbiose totale. La vigne a son réseau racinaire très profond, l’olivier, son réseau racinaire superficiel et les deux ne se s’embêtent pas l’un l’autre. Et on produit sur cette parcelle une excellente huile d’olive et un excellent vin.

Antoine

Comment est ce qu’on vend de l’huile d’olive ? Est ce qu’on la vend de la même manière que le vin ? 

Laurent Fortin

Alors je vais peut-être te choquer. L’huile d’olive ne se vend pas. On nous la demande. On nous la demande, on a on a une chance inouïe. Il y a quelques beaux domaines d’huile d’olive en Provence. Il y en a qui sont médaillés tous les ans au concours agricole et c’est le même discours que tu obtiendras. Lorsque tu fais une bonne huile d’olive, on viendra te la demander. Et c’est le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, le millésime d’huile d’olive qu’on a fait en 2022, j’en ai quelques bouteilles pour la famille, les amis et un petit peu au caveau. C’est tout. On a déjà tout vendu. Donc quand un restaurateur achète notre vin, est amoureux de la Bégude, il veut notre huile d’olive. On va rester dans le raisonnable, mais le prix n’est pas une question. Il sait que l’huile d’olive de la Bégude sera en lien avec le vin, donc sera hyper qualitatif.

Antoine

Sur les huiles d’olive justement, tu l’as mentionné en parlant de millésime, mais c’est inscrit huile d’olive de la Bégude, 2022. Est ce que ça se garde aussi ?

Laurent Fortin

Bien sûr, bien sûr. L’huile d’olive se garde.

Antoine

Il y a des effets millésime sur l’huile d’olive ?

Laurent Fortin

Comme, comme sur la vigne, comme sur le vin. Tu as l’effet millésime. On va prendre un exemple totalement opposé. Une année où il a beaucoup plu. Tu n’auras pas la même huile d’olive qu’une année où on a eu de la sécheresse. Tu auras une plus grande concentration si tu as de la sécheresse et une plus grande dilution si tu as beaucoup d’eau. Bien sûr. L’olivier est la caisse de résonance du terroir comme la vigne. Donc il y a un parallèle.

Antoine

Effectivement, on fera définitivement un podcast hors série sur l’huile d’olive.

Laurent Fortin

Et on dégustera sur plusieurs millésimes. Alors voilà, on dégustera sur plusieurs millésimes et tu pourras voir qu’il y a effectivement des différences ultra intéressantes.

Quelle suite après le domaine de La Bégude ?

Antoine

Alors là pour le coup, moi je suis entièrement novice en terme d’huile d’olive. Je ne suis pas encore diplômé pour le coup. Je veux bien que tu m’envoies ta formation.

Aujourd’hui, tu es de plus en plus occupé. Il y a dix ans, il n’y avait que Dauzac et c’est déjà pas mal. Aujourd’hui, il y a Dauzac, la Bégude, les maisons de négoce, comment ça se passe et surtout, est ce qu’il y a une suite encore à tout ça ?

Laurent Fortin

Est ce qu’il y a une suite encore à tout ça ? Là, je vais faire Joker. J’ai pas l’habitude de faire Joker, mais je vais faire Joker. Sans nécessairement tout te dire, il est clair que Christian Rouleau souhaite que le pôle viticole, continue à croître en termes d’actifs. Donc, va-t-on s’arrêter là ? Vraisemblablement pas. Mais on ne va pas non plus acquérir n’importe quoi. Ça nous a demandé quand même presque 18 mois de négociations pour pour arriver à nos fins avec le domaine de la Bégude. Il y a quand même beaucoup de travail à accomplir. La tâche est dure au domaine de la Bégude. J’ai la chance d’être entouré de collaborateurs qui sont extrêmement motivés et extrêmement présents à toutes les étapes du domaine, que ce soit ici ou à Dauzac, bien évidemment. Donc, la prochaine propriété, oui, on regarde, effectivement, on regarde rive droite à Bordeaux, on regarde la vallée du Rhône. Je ne vais pas être trop spécifique non plus. On regarde différentes choses.

Est-ce que c’est tout de suite ? Est-ce que c’est dans trois ans ? Est ce que c’est dans cinq ans ? Je suis incapable de te le dire, mais il faudra que ça soit le coup de cœur et que ce soit un achat patrimonial.

Antoine

Bon bah alors si des personnes nous écoutent et que vous avez ça en stock. Laurent m’a promis une rémunération d’apporteur d’affaire.

Laurent Fortin

Et une bouteille d’huile d’olive.

Antoine

Sur un millésime ancien. Donc soyez sympa avec moi.

On a évoqué beaucoup de choses. Est ce qu’il y a un sujet qu’on aurait manqué ? Quelque chose qui tient à cœur sur la Bégude et qu’on n’aurait pas mentionné ?

Laurent Fortin

Tout me tient à cœur à La Bégude et tout me tient à coeur à Dauzac. Tu sais, j’ai deux filles aujourd’hui. J’ai deux propriétés. Il n’y en a pas une que j’aime plus que l’autre. Qu’est ce qu’on n’a pas abordé ? Je crois qu’on a abordé beaucoup de choses. L’œnotourisme peut être, si je peux dire, quelques. Parce qu’une propriété viticole ne peut pas être une propriété si elle n’est pas ouverte au public. On a pris la décision de vraiment ré ouvrir la Bégude pour des événements corporate, pour des événements privés type mariage, etc. Et pour la visite d’un couple, d’une famille qui veulent voir à quoi ressemble une vraie propriété viticole dans une appellation mythique qui est Bandol. Donc vraiment, on va développer ou redévelopper l’œnotourisme comme on l’a fait à Dauzac voici de nombreuses années.

Conclusion

Antoine

Il me reste trois questions qui sont assez traditionnelles dans ce podcast. La première, c’est est ce que tu as une dégustation coup de cœur récente ?

Laurent Fortin

Oui, oui, absolument. 2014 Clos de l’Oratoire Saint Emilion. C’est quelque chose qui qui m’a apporté beaucoup d’émotions. Une dégustation que j’ai faite à la maison avec des amis, un vin que je connaissais de nom parce que tout le monde connaît le Clos de l’Oratoire à Saint-Emilion et vraiment une grande émotion de dégustation. Je ne pensais pas trouver ce vin à ce niveau qualitatif.

Antoine

Magnifique. Est ce que tu as un livre sur le vin à me recommander ?

Laurent Fortin

Que j’ai que j’ai lu récemment. Non, je suis désolé, je suis. Je suis pas du tout sur des livres sur le vin en ce moment. Je lis sur le sport automobile.

On est très proche du circuit du Castellet donc je me documente beaucoup sur les écuries de véhicules qui sont au Castellet. Voilà. Alors je continue à lire bien sûr la, la RVF et autres vs news, les Bettane + Dessauve, etc. Mais un livre à te recommander sur le vin aujourd’hui, j’en suis absolument. J’aurais dû réviser quand même tout ça. Et qu’est ce que tu vas me demander d’autre ?

Antoine

Et donc ma dernière question, c’est qui est la prochaine personne que je devrais interviewer selon toi ?

Laurent Fortin

On en a parlé. On a eu la chance de boire un verre toi et moi hier soir avec Marine, ta compagne. Tu connais déjà tout le monde ! Tiens, si je sais. Aubert de Villaine.

Antoine

Si vous connaissez Aubert de Villaine, je lui envoie une lettre par an et je ne m’arrêterai pas jusqu’à ce qu’il dise oui. 

Laurent Fortin

Il dira oui, parce que c’est quelqu’un de très bien.

Antoine

S’il nous écoute et s’il veut le prouver, il a l’occasion de le faire.

Laurent Fortin

Et tu me rapporteras des échantillons !


J’espère que vous avez apprécié cette interview, si c’est le cas, n’oubliez pas de la partager autour de vous et de découvrir les vins de la Bégude. Si vous souhaitez me soutenir, découvrez les cartes des vin de The Wine Galaxy et ces verres à vin qui seront parfaits pour vos dégustations.

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