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Rencontre avec Lucile : du vin et des paillettes

Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Lucile du vin et des paillettes. Lucile est une sommelière très sympathique qui a décidé de faire de sa vie sa passion. Après des études en école de commerce, elle décide de se tourner vers le vin. Elle est aujourd’hui sommelière à domicile et vous propose d’intervenir chez vous. Que vous soyez une entreprise ou un particulier, Lucile pourra vous apporter du vin et des paillettes. Partons à sa rencontre avec cet épisode. Bonne écoute !

Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Je suis sommelière indépendante. Je suis fan de vin depuis toujours, j’ai toujours aimé ça et j’ai décidé de faire ma vie le vin. J’ai monté ma société qui s’appelle du vin et des paillettes et j’anime des dégustations pour particuliers et entreprises sur mesure et à la carte. Je suis complètement nomade. Je viens chez vous avec les vins, les verres, les planches apéritives et pendant deux heures j’anime une dégustation dans votre salon avec votre famille, vos collègues, vos amis.

Ça fait un an que j’ai créé la société. Les interventions en entreprises se développent. C’est beaucoup plus cadré mais on peut des choses impossibles chez un particulier avec plus de budget et plus de monde. Chez les particuliers je m’amuse beaucoup et c’est vraiment l’occasion de transmettre.

Comment est venue la passion du vin ?

La petite histoire date d’il y a longtemps. Mon grand oncle, le petit frère de ma grand mère, quand j’étais petite m’a vu m’ennuyer à un repas d’adultes. Il a eu pitié de moi et m’a emmené dans sa cave à vin. Il m’a fait choisir un vin de chaque couleur : un blanc, un rouge et un rosé. Il m’a ensuite installée dans la cuisine, a sorti trois verres à vin et m’a fait gouter un peu de chaque. Pour les trois j’ai dit “hum c’est bon”. Depuis cet âge là (j’avais 7 ans) j’ai toujours eu le droit de gouter le vin à table. Je suis toujours fourrée dans la cuisine, j’adore cuisiner et gouter le vin.

Je pensais un jour en faire ma vie mais pas aussi tôt. J’ai fais une école de commerce, je suis spécialisé en marketing et communication mais le vin n’était pas un projet initial. Finalement, à la sortie d’école de commerce on m’a proposé un poste dans une cave à vins que j’ai tout de suite accepté.

C’était déjà au Barav ?

Non c’était dans une cave qui s’appelle Nulle part ailleurs où j’ai pu faire mes armes pendant trois ans. J’ai pu découvrir le métier de caviste, je me suis beaucoup formée, j’ai lu beaucoup de choses, et dégusté énormément aussi.

Au bout d’un an, j’ai fais une formation en plus du boulot : j’ai fait un CQP sommelier avec Franck Thomas formation. Il est meilleur sommelier d’Europe et a créé son école dans le vin. Je me suis beaucoup amusé.

Et ensuite vient le Barav avec Théodore que tu as déjà pu interviewer.

Tu as fait des études de marketing, pourquoi ne pas aller bosser dans un château ou une grande maison pour commencer ?

C’était le plan. Je cherchais un poste en marketing dans le vin. Toutefois, c’est un milieu fermé dans lequel il faut des connexions. Il fallait beaucoup d’expériences dans le domaine. Je n’avais pas ces clés à ce moment là et j’ai eu la proposition de poste pour devenir caviste.

Comment tu entres chez le caviste ?

C’est une histoire qui est assez drôle. Je faisais mon stage de fin d’études juste à coté de la cave. J’y ai emmené mon maitre de stage et je lui ai conseillé une bouteille. Le caviste m’a entendu et m’a dit : “viens discuter ce soir”. Et c’est comme ça que ça s’est fait. On vend toujours le vin et j’avais le bon discours. J’avais conseillé un Chablis premier cru de chez Jean-Paul et Benoit Droin.

Comment se passe le premier jour ?

Je suis très méthodique et organisée. J’ai donc scruté la cave. J’ai fait beaucoup de recherches. Je voulais cartographier la cave et bien me l’approprier. C’était impressionnant mais ce n’était pas la première fois que je travaillais dans la vente. Je voulais vraiment faire le bon conseil et quand tu arrives tu n’as pas forcément gouté. Je voulais donc vraiment m’imprégner de la cave et bien conseiller le client.

Ensuite tu te formes ?

Oui, j’ai fais un certificat de qualification professionnelle sommelier (CQP Sommelier) avec Franck Thomas formation. Cette formation m’a beaucoup aidé sur les vins du monde. On était un super groupe d’une quinzaine de personnes. Le côté échange avec les autres était très plaisant. Réussir à prendre confiance en moi et à me crédibiliser était vraiment important. Je me suis rendu compte que je n’étais pas à côté de la plaque. À l’aveugle je ne goutais pas trop mal.

On est toujours tous en contact, je fais parfois des extras dans les bars à vins de certains. Notamment le Reed à Oberkampf et Sentier qui est une très bonne adresse.

Qu’est-ce que tu fais après cette expérience ?

Après cette expérience je rejoins Théodore au Barav où je suis son assistante caviste sommelière. C’était une super expérience avec Théo qui a une culture vin phénoménale. J’ai pu gouter, grâce à lui, des choses qu’on ne goute pas tous les jours. J’ai eu un super accueil au Barav : je voulais vraiment travailler en équipe. Le Barav était vraiment une petite famille. Le côté restauration me manquait aussi en cave. Depuis toujours je suis la reine de l’apéro dinatoire à la maison. Donc découvrir le côté restauration et conseil sur l’instant était super.

C’était assez intense. Tu dois conseiller le client immédiatement avec quelque chose qui va lui plaire et qui est adapté à ce qu’il aime. À la fin d’un samedi soir au Barav tu es assez lessivé.

On arrive ensuite à du vin et des paillettes que tu crées juste après

Je crée du vin et des paillettes en novembre 2018. Ça fait déjà plus d’un an. J’ai eu la chance d’obtenir une formation par la mairie de Paris pour obtenir un CAP cuisine. J’ai pu le commencer en septembre 2018 donc tout de suite je suis allé voir les responsables pour leur expliquer et je ne pouvais pas refuser la formation. Celle-ci ne pouvait pas coller avec mon emploi du temps au Barav. Je me suis dit que c’était le tremplin.

J’ai commencé le CAP cuisine en octobre 2018 et je l’ai obtenu en juin 2019. C’était très utile surtout sur le côté hygiène. Avec du vin et des paillettes, c’est moi qui cuisine tout et je voulais donc que ce soit carré.

En parallèle je montais ma boite. En attendant qu’elle décolle je travaille en freelance pour des entreprises d’animation oenologiques. Mes premiers vrais clients sont donc les sociétés d’animation oenologiques. Ensuite, mes premiers vrais clients sont mes amis. Ils se disent que maintenant que c’est bien carré, on organise une vraie dégustation. C’est à dire qu’on ne fait pas un apéro à la maison mais une véritable dégustation. Plusieurs groupes d’amis font des dégustations et un groupe a même décidé de créer un club oenologique. Tous les mois je déplace pour leur faire un petit cours. Ensuite la famille me soutient beaucoup. Le réseau est bien sûr important puisque ça fait 5 ans que j’exerce maintenant. Pour finir, le bouche à oreille est très important.

Comment se passe la première dégustation que tu organises de manière professionnelle ?

La première tu as un peu chaud. Tu te lances dans le bain. Mais c’est beaucoup de plaisir. Je prévois beaucoup de temps en avance pour installer, préparer les planches, etc. Le moment où tu lances la dégustation est un peu stressant mais en même temps c’est quelque chose que tu connais. Quand je rentre chez moi après, c’est que du bonheur.

Beaucoup de personnes se lachent et posent toutes les questions qu’ils n’ont jamais osé poser avant. C’est pour ça que se déplacer chez les gens est important pour moi. Ça crée un vrai cocon qui facilite ces discussions. Mon objectif est vraiment de mettre les gens à l’aise et d’ensuite avoir les bons mots pour décrire ce qu’ils aiment à leur caviste ou quand ils sortent.

Quelles sont les questions que tu rencontres le plus souvent ?

Une question qui revient souvent est sur la température de service du vin. J’explique souvent qu’il y a une température de service et une température de dégustation. Quand j’explique ça, les gens ont beaucoup de questions. Carafer le vin est aussi une grande question.

Ensuite, on me pose souvent la question : “comment je fais pour savoir qu’un vin est bon ?”. Ma réponse est souvent de commencer par aller chez le caviste pour acheter son vin. Le caviste sélectionne bien le vin et va vous permettre d’acheter des bouteilles qui vous correspondent. Comment choisir son vin est aussi est une question fréquente. Ils veulent trouver un équilibre entre le temps investi, le fait d’avoir un bon vin (et souvent un vin bio) et en même temps se faire conseiller.

Comment tu sélectionnes les vins que tu proposes en dégustation ?

Ça fait 5 ans que je suis dans le vin et il y a évidemment des vignerons que j’adore. Je propose de l’initiation donc je n’utilise pas de grands crus. L’objectif est de comprendre le vin progressivement. J’essaye de chercher des petits vignerons, et des choses propres (bio idéalement). J’essaye aussi de rester dans un bon rapport qualité prix pour permettre aux personnes ayant apprécié le vin de l’acheter par la suite. Les dégustations que j’organise sont à la carte. Je demande des indications mais je m’occupe de tout pour ne pas que les clients aient des a priori sur ce qu’on goute.

J’essaye de travailler en direct avec les vignerons. J’essaye aussi d’aller les voir. Pendant l’été j’ai fait un stage d’un mois au château de Jonquières. C’était une excellente expérience dans laquelle j’ai beaucoup appris : de la préparation des vendanges, à la vinification. Ça permet aussi de constater à nouveau qu’une bouteille c’est 3 ans de travail de la pousse de la vigne à la mise en bouteille.

Comment tu trouves tes clients ?

J’ai gardé un beau réseau et je fais marcher le plus possible le bouche à oreille. Je communique beaucoup sur Instagram, j’ai mon site internet. Je suis vraiment dans l’humain donc j’essaye de donner le plus possible et ensuite d’être recommandée par quelqu’un.

Je peux me balader, ce n’est pas un problème. Je fais du sur mesure et à la carte.

Quelles sont les formules que tu proposes ?

La formule de base est pour les particuliers à domicile, il s’agit de l’initiation. Je la propose à 39€ par personne et il faut être huit minimum. Idéalement, il ne faut pas être plus de 12. Je viens avec cinq vins et les planches apéritives. Pas besoin de faire les courses, ni la vaisselle. Ensuite je peux répondre aux demandes des particuliers. Dans ce cas là je fais un devis.

Est-ce que tu as une anecdote sur une dégustation ?

Ce qui est le plus fort c’est d’arriver à faire aimer le vin rouge grâce aux accords vins et chocolat. J’ai réussi à faire aimer le vin rouge à trois dames qui détestaient ça. Les maris étaient particulièrement ravis. Ils étaient contents de pouvoir enfin boire du vin rouge avec leurs épouses et en ont racheté par la même occasion.

Où est-ce qu’on te suit ?

Je suis disponible sur Instagram, mon site web. J’ai aussi une page Facebook et sur Linkedin on peut me retrouver pour les aspects plus professionnels : Lucile Coiffard.

As tu un livre à recommander sur le vin ?

J’aime beaucoup les accords mets et vins. J’ai beaucoup apprécié le livre “Mon cours d’accords mets et vins” de Fabrizio de Bucella (ndlr 1 : on prépare un article sur ce livre, ndlr 2 : on vous recommande également Pourquoi boit-on du vin ?).

Quel est ta dernière dégustation coup de coeur ?

La dernière bouteille qui m’a vraiment procuré de l’émotion est le Saint Joseph du domaine Gonon. C’est une Syrah d’une pureté et d’une élégance incroyable. Le touché en bouche est magnifique. On a pu rencontrer le vigneron avec Théodore du Barav.

Qui est-ce que tu me recommandes d’interviewer dans un prochain épisode ?

Je te conseille de te tourner vers un vigneron. Je te conseille donc Antoine Foucault du Domaine du Collier en Vallée de la Loire. Je ne pleure pas au cinéma mais j’ai eu envie de pleurer après cette dégustation tellement c’était fort en émotion.

Crédit photo de couverture @marionparez

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