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Épisode #37 – Jean-Antoine Nony, Château Grand Mayne à Saint Emilion

Pour le 37e épisode du Wine Makers Show, votre podcast sur le vin, nous sommes partis à la rencontre de Jean Antoine Nony : propriétaire du Château Grand Mayne à Saint Emilion. Jean Antoine nous a ouvert les portes du château et nous avons passé un excellent moment en sa compagnie. Je vous laisse donc découvrir son histoire, à Saint Emilion. Bonne écoute.

Bonjour Jean-Antoine, merci de m’accueillir au Château Grand Mayne. Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Bien sûr. Je suis Jean-Antoine Nony, j’ai 42 ans, et j’ai la chance d’être copropriétaire et gérant du Château Grand Mayne, qui est un grand cru classé de Saint-Emilion, qui appartient à ma famille depuis 1934.

Est-ce que tu peux revenir sur l’histoire du Château Grand Mayne ?

Grand Mayne est une des plus vieilles propriétés de Saint-Emilion. C’est une vieille bâtisse. Le Mayne c’est un manoir, en vieux français. C’est une très belle bâtisse qui date de la fin du XVIème siècle, et qui a traversé le temps, pour ensuite s’appeler Grand Mayne, qui est le cœur du domaine historique. Il y a eu plusieurs successions, mais c’était historiquement une propriété qui faisait plus de 300 hectares, avec seulement 20 hectares de vignes, mais qui avait d’autres cultures, notamment des céréales. La vigne n’était pas aussi plantée qu’aujourd’hui, à Saint-Emilion, où le moindre mètre carré, sans trop d’exagération, est exploité pour la vigne. Il y a donc eu un jeu de successions, qui a lieu dans bien des régions, et qui a fait que le château, finalement, atterri dans les mains de mon grand-père, Jean Nony, qui était corrézien d’origine, négociant en vins, qui s’était installé dans le Médoc d’abord, à Margaux, et ensuite à Bordeaux, dans le quartier historique des Chartrons. En 1934, après la crise de 1929 tristement connue, arrivée en Europe au début des années 1930, la vente des vins était compliquée pour les propriétés, et il est tombé amoureux à la fois du terroir et de la bâtisse, du lieu. Mon grand-père a continué à s’occuper de la propriété jusqu’à sa mort en 1975, en distribuant lui-même, via sa maison de négoce basée à Bordeaux. Ensuite, ce sont mes parents qui ont repris après son décès et se sont installés en 1977. Ils ont eu deux magnifiques garçons et ont dynamisé Grand Mayne dès le début des années 1980. Ensuite, c’est moi qui suis arrivé à partir de 2011. Voilà pour résumer l’arrivée de la famille Nony à Grand Mayne.

Toi, tu as grandi ici ?

Oui, j’ai grandi ici. Je suis né à Bordeaux. Maman était infirmière, elle travaillait dans les hôpitaux à Bordeaux. Mais je n’ai pas vécu à Bordeaux, j’ai tout de suite vécu à Grand Mayne. Je suis allé à l’école à Saint-Emilion, petit, au collège à Libourne, et ensuite je suis reparti à Bordeaux pour le lycée, tout en habitant à Saint-Emilion. Je prenais mon train tous les matins, de Libourne pour aller jusqu’à Bordeaux. J’ai vraiment vécu à Saint-Emilion, tous les jours de l’année jusqu’à mon bac. Je l’ai dans le sang, Saint-Emilion.

Est-ce que le vin, c’était pour toi une évidence ?

Pas du tout. Mes parents ne m’ont jamais poussé à ça. On avait la chance de vivre dans un cadre assez exceptionnel, mais ils ne m’ont jamais poussé à vraiment s’intéresser à la vigne et au vin. Si bien que jusqu’à 16/17 ans, je n’étais pas un grand passionné. On goûtait toujours un peu de vin comme ça, mais ça ne me donnait aucune envie. C’est venu par des moyens détournés, quand j’étais au lycée, avec des copains. A Bordeaux on a toujours quelqu’un, dans sa famille, qui a un lien avec le vin. Si on ne vend pas de vin, on vend des bouchons, des barriques, on travaille pour un négociant ou autre. C’est ces copains, quand j’étais au lycée à Bordeaux, qui m’ont un peu transmis ça. Ce n’est pas que mes parents ne voulaient pas me transmettre, mais je ne m’y intéressais pas trop, et ils se sont dit “ça viendra tôt au tard, il tombera bien dans la marmite un jour”. C’est venu comme ça, et puis c’est devenu une passion. Après, je me suis rapproché de mes parents, notamment de papa, pour en savoir un peu plus sur le vin. Lui, qui était très ouvert sur la viticulture et les vins en général. J’ai eu l’occasion de goûter des vins de Bordeaux évidemment, mais aussi beaucoup de vins d’ailleurs.

Qu’est-ce qu’il s’est passé entre le lycée et le moment où tu prends la direction de Grand Mayne ? Comment s’est passée pour toi cette initiation ?

C’est vraiment par ces moyens détournés, avec ces copains, que j’ai fini par venir vers le vin. J’avais de bons copains qui avaient la volonté de faire des études tournées vers le milieu viticole. Ils m’ont dit “bah tiens, tu devrais te lancer”. J’avais envie de les suivre, et puis je commençais à devenir passionné. Je savais que j’avais aussi un cadre familial qui aidait à tout ça. Du coup, je suis allé faire un BTS dans le vin tout d’abord, que j’ai continué ensuite avec un diplôme à la faculté d’oenologie qui est le DUAD. Lors de ce BTS, dont j’ai un très très bon souvenir, j’ai appris beaucoup de choses, j’ai rencontré de très bons amis que j’ai toujours aujourd’hui, et j’ai pu visiter, me balader. On sortait de cours, on allait visiter des propriétés alors qu’on avait 18/20 ans. On est devenu, avec des copains, complètement passionnés par le vin. C’est ce chemin qui a fait que d’un fils de potentiel vigneron, mais qui n’était pas tant impliqué que ça, ni très concerné, je suis devenu quelqu’un de passionné par le vin, et qui après, ce passionné-là, est devenu passionné par la propriété familiale. Mais ce ne sont pas forcément mes parents qui m’ont poussé à être passionné. C’est venu par un moyen détourné mais qui a fait mon ouverture sur l’extérieur. Ça a permis mon enrichissement sur le vin en général, sur la passion du vin.

Château Grand Mayne
Château Grand Mayne – Saint Emilion

Tu penses que tes parents s’attendaient à ce que tu finisses par tomber dans cette passion du vin ?

Je ne sais pas trop. Malheureusement j’ai perdu mon père trop tôt. Il est décédé, j’avais 21 ans. Malheureusement, ça fait partie des plus gros regrets de ma vie, de ne pas avoir assez parlé avec lui, notamment de cette passion, parce que je commençais vraiment à être très passionné à ce moment-là. Il est parti trop tôt. Après oui, je pense qu’il aurait été fier que je continue dans cette voie. Il était ravi de rencontrer mes amis. On avait de grands rendez-vous traditionnels le dimanche soir. Quand on faisait des travaux au château, on habitait une petite maison attenante au château et on retrouvait tous les dimanches soirs de bons copains. On était trois / quatre à venir et papa était ravi d’ouvrir de belles bouteilles de partout, de nous faire découvrir à l’aveugle. Il était content de voir qu’il y avait une bonne bande de garçons sympas, ouverts, et de voir son fils s’intéresser à ça, chercher un peu à connaître. Je pense que, d’où il est, il est content que j’ai trouvé ma passion et que ça se trouve dans le cadre familial de cette propriété.

Est-ce que tu peux nous raconter comment ça s’est passé pour toi, tes premiers pas ici, à Grand Mayne ?

J’ai commencé assez tôt, j’ai commençais à travailler quand papa était encore là, à la fin des années 2000. Papa, malheureusement, est parti au mois de mars 2001. J’ai commencé à travailler un peu avec lui, mais c’est surtout avec maman, après. Il y a eu le passage de témoin, parce que le décès de papa n’était pas prévu, c’était assez soudain. J’ai travaillé avec maman, elle prenait un peu la suite de papa. Evidemment, elle s’occupait surtout de la propriété avant de me transmettre quoi que ce soit. Pendant quelque temps je n’ai pas eu une implication très importante. On m’a laissé le côté commercial, faire les voyages de promotion. Comme c’est arrivé assez soudainement, j’avais peut-être manqué d’expérience autre que Grand Mayne, donc j’ai décidé au gré d’envies et de propositions qu’on a pu me faire, de pouvoir partir. J’ai fait des vendanges et vinifications en Afrique du Sud, j’ai travaillé un peu en Angleterre chez un négociant à Londres. En 2006 j’ai commencé à travailler un peu plus sérieusement sur la propriété, à Grand Mayne. Maman me laissait un peu plus de place sur la partie commerciale, à partir de 2008 notamment. Et puis, le temps passe vite. Ma mère a pris sa retraite en 2011. Je suis devenu pleinement gérant de la propriété à ce moment-là. C’est là où ça a changé radicalement de vie et de responsabilités, pour moi.

Ça a été brutal ce changement de responsabilités ?

Ça avait été moins brutal que le départ de mon père. Je savais que maman avait prévu d’arrêter fin 2011. Elle avait déjà quelqu’un qui travaillait avec elle après le décès de papa, qui est toujours aujourd’hui à Grand Mayne, qui s’appelle Jean-François Plumas, qui s’occupe de tout ce qui est administratif et financier du château. C’était un peu préparé. Elle a très bien fait ce passage de témoin. Du coup ça a été bien vécu, même plutôt confortable. Ce qui m’a permis de prendre la dimension des nouvelles tâches auxquelles j’ai dû faire face. Il y a eu un ou deux ans, où j’ai dû prendre la mesure de tout ça, pour appliquer ce que j’avais vraiment envie de faire.

Quels ont été les premiers chantiers que tu avais à l’esprit ?

Il y avait plusieurs choses, notamment sur le style de vin. Je pense que chaque propriétaire ou directeur dans les propriétés, ne veut pas forcément imprimer son style, mais avoir un peu sa patte tout en étant garant d’une pérennité. J’avais envie de choses qui sont plus de ma génération, de passer à un type de vin qui me soit plus propre, en tous cas à mon goût. Ca c’est sur la partie du vin. Sur la partie viticole, il y avait un travail important à refaire sur la restructuration du vignoble. Il y avait quelques chantiers importants à faire, de replantations, de coplantations. J’ai étudié tout de suite un plan, qui s’échafaude toujours, entre 2012 et 2035, pour restructurer en profondeur le vignoble tout en étant en adéquation avec le style de vin que je souhaitais, en partenariat avec mon frère. Il ne faut pas oublier Damien, mon frère, qui a un rôle très présent à Grand Mayne, même s’il n’est pas dans l’exécutif aujourd’hui. Ça fait partie des discussions qu’on a eu et qu’on a toujours beaucoup. C’étaient les deux chantiers importants au moment où j’ai repris la gérance de Grand Mayne.

Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce plan ? A quoi va ressembler Grand Mayne en 2035 ?

Il y a une restructuration du vignoble parce qu’il y a des vignes qui sont assez anciennes. Un vignoble, ça vit, évidemment. Il y a des parcelles en fin de vie, d’autres qui sont plus jeunes. Il faut donner une certaine dynamique et un certain sens à tout ça. L’idée c’est de pérenniser, d’avoir un outil performant sur du long terme, d’avoir une rotation peut-être meilleure qu’à une époque où on laissait les vignes pendant un moment sans avoir de plan sur la replantation. L’idée c’est d’avoir un outil de production qui tourne un peu mieux, qu’on aie des rendements un peu plus réguliers chaque année. C’est quand même la rançon de tout notre travail. Ca, c’est pour le côté un peu économique. Et dans le côté qualitatif, sur la partie qualitative du vin et de style de vin, c’est le retour d’un peu plus de Cabernet Franc dans les assemblages, qui historiquement, dans les années 1950/1960, était proche des 40%. Pour différents facteurs, que ce soit le style de vin que je souhaite donner, le réchauffement climatique qui est indéniable, la tolérance aux maladies qu’on peut avoir, le Cabernet Franc est très intéressant. Le résultat est déjà d’ores et déjà là, et d’autant plus dans quelques années on aura une proportion de Cabernet Franc plus importante à Grand Mayne, tout en gardant quand même le Merlot qui est le papa de Saint-Emilion. Mais ce papa a besoin d’avoir une jolie maman. Avoir de beaux Cabernet Franc dans l’assemblage c’est très intéressant et c’est un cépage qui répond bien aux challenges que l’on a aujourd’hui et que l’on aura dans les prochaines années.

Chai à barriques du Château Grand Mayne
Chai à barriques du Château Grand Mayne

Tu as grandi à Saint-Emilion, c’est un endroit que tu connais depuis toujours. Quelles sont les évolutions majeures que tu as pu constater ici, à Saint-Emilion ? Est-ce que tu as pu voir se dégager de nouvelles tendances ?

Saint-Emilion, j’ai toujours dit que c’était un peu le village d’Astérix et Obélix. C’est toujours dynamique, il y a toujours des histoires. Il y en a qui se tapent dessus, comme dans Astérix il y a le poissonnier. Un coup il y a le chef, un coup il n’y a pas de chef. Ils ont leur potion magique, c’est un peu le vin de Saint-Emilion. Il y a ce côté là qui est passionnant et amusant. Et ça a toujours été une des appellations les plus prestigieuses de France, de par sa taille, il y a 4500 ou 5000 hectares, ce n’est pas une petite appellation. Cette appellation a toujours été à l’initiative de plein de choses. Parfois dans des excès. Il y a eu l’avènement des micro-cuvées, ça a fait partie du renouvellement à partir des années 1990, avec beaucoup d’arrivées de nouveaux vignerons issus d’horizons différents, qui ont apporté un peu de modernité, de différence sur les vins et sur la façon de gérer les propriétés. On est très en avance maintenant sur le côté environnemental. Il y a une obligation sur l’appellation Saint-Emilion, d’ici un ou deux ans, d’avoir une démarche environnementale. C’est une appellation fascinante. Il y a aussi une mosaïque de terroirs. Il n’y a pas de typicité véritable à Saint-Emilion. Il suffit de prendre les deux plus grands crus historiques de Saint-Emilion, que sont Ausone et Cheval Blanc. Ausone est sur un plateau calcaire. Il y a quelques points communs avec Cheval Blanc, notamment la présence de Carbernet Franc, mais ce sont des sols vraiment calcaires. D’un autre côté, on a Cheval Blanc qui est sur les des graves, avec des argiles aussi, dans un style différent. Autour de ça, on a des propriétés avec des argilo-calcaires, des terroirs plus sableux. Il y a une mosaïque de personnalités dans les vins, aussi, une mosaïque de personnalités à la direction des propriétés, et une mosaïque de lieux, de terroirs. Ça fait partie de mes sensibilités, mais je pense qu’elle est présente chez de nombreux vignerons, c’est la notion de lieux et d’identité. Il n’y a rien de plus important que de ressentir un lieu dans le vin. Saint-Emilion c’est aussi intéressant pour ça: il y a plein de personnalités, plein de courants, ce qui en fait que c’est dynamique. Alors parfois il y a des excès, mais surtout beaucoup d’intérêts.

Quand on pense aux vins de Bordeaux en général, on ne pense pas toujours aux vins de lieux. Ce n’est pas quelque chose qui transparaît dans l’image des vins de Bordeaux, alors qu’il y a une typicité qui est ultra différente de domaines en domaines, de parcelles en parcelles.

Exactement. Je crois que c’est un truc très franco-français, on aime bien mettre les gens dans des cases et caricaturer parfois. Pas tout le monde, heureusement il y a des gens modérés. Moi je suis plutôt quelqu’un de raisonné, modéré, les excès ça ne m’a jamais plu, quels que soient les sujets. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas excessif qu’on n’avance pas. Par contre il y a des choses indéniables, et en effet cette notion de lieux, d’identité, propre à de nombreuses régions viticoles, il faut l’entretenir et les glorifier.

Le Château Grand Mayne est une magnifique bâtisse, elle porte bien son nom. Mais surtout, c’était très moderne pour l’époque à laquelle ça a été construit. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la vision architecturale du domaine ?

La partie la plus ancienne du château date du XVIème, c’est le côté habitat. Il y a des corps de bâtiments autour, de chais, qui datent du XVIIIème, et qui étaient assez modernes pour l’époque. Après, il y a eu les chantiers exceptionnels qu’ont entrepris mes parents à la toute fin des années 1980, plutôt sur les années 1990, où ils ont développé une surface de travail avec un chai souterrain, très moderne à l’époque, qui était assez unique pour Saint-Emilion. Ca existait déjà chez nos amis médocains, ils se sont inspirés beaucoup des belles propriétés que sont Yquem, Cru Larose, pour la conception de ce chai. Aussi, le travail gravitaire que j’ai accentué il y a quelques années. Il y a un espace, des outils, qui sont assez modernes mais qui ont aujourd’hui 30 ans. J’ai un peu de rafraîchissement à faire, mais ça avait été très bien fait à l’époque, c’était très précurseur. Pour le coup, mon père était quelqu’un qui aimait les nouvelles choses, il aimait bien expérimenter. Que ce soit pour la fabrication des vins, pour les élevages, il a essayé d’abord à petite échelle, et ensuite, si ça se trouvait être une bonne solution, à plus grande échelle. On a un outil technique qui a besoin, c’est vrai, d’un peu de rafraîchissement, c’est plus des coups de pinceaux qu’autre chose, mais qui était très précurseur et très pratique, et aujourd’hui encore.

D’ailleurs sur cette architecture, il me semble que la façade de la bâtisse bénéficie d’un classement aux monuments historiques ?

Exactement. C’est en effet une très belle bâtisse. J’invite les auditeurs à venir visiter. Le cœur de la bâtisse, le Mayne, le manoir, qui date du XVIème siècle, a été classé par le ministère de la culture, et est monument historique, à la fois la façade Nord et la façade Sud, ainsi que la toiture, le corps de l’ancien bâtiment, depuis 2012. Surtout qu’on est dans une appellation, à Saint-Emilion, qui est au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1999, qui fait partie des tout premiers paysages viticoles à être classé. Grand Mayne fait partie des joyaux de la couronne Saint-Emilion.

Vous faites un peu d’oenotourisme ici ? On peut venir visiter ?

On n’est pas encore complètement développé dans l’oenotourisme. L’idée est de le faire dans les prochaines années. Je ne voulais pas trop me disperser tout de suite, pour bien travailler sur les vins, entreprendre les évolutions que j’ai lancées depuis 2014 et plus particulièrement depuis 2016. Mais aujourd’hui on peut faire des visites de Grand Mayne. J’en fais beaucoup moi-même, ou Pierre-Yves, notre directeur technique. Je pense que c’est important que ce soit des gens du cru qui fassent explorer Grand Mayne. Du coup on fait un peu moins de visites, par contre ce sont de belles visites, de belles dégustations. A terme, l’idée sera de faire profiter un maximum de ce lieu magique. C’est une région très attractive, il y a de plus en plus de beaux châteaux, de belles personnes à rencontrer dans cette appellation, et de beaux circuits oenotouristiques. L’idée est, dans les prochaines années, de faire partie de ce circuit-là.

Salle de dégustation Château Grand Mayne
Salle de dégustation Château Grand Mayne

Quel est ton quotidien aujourd’hui ?

Mon quotidien… J’habite Bordeaux avec mon épouse qui fait aussi du vin à Saint-Emilion et à Pomerol. Ici, c’est une propriété familiale, je suis gérant avec mon frère Damien qui lui est notaire et est investi aussi sur la propriété. Mon quotidien, je suis tous les jours à Grand Mayne. Parfois j’y reste aussi le soir quand il y a quelques événements ou autre. J’ai la chance d’avoir Jean-François qui travaillait avec maman, qui est toujours à Grand Mayne, et là qui passe le relai, il est proche maintenant de la retraite. Donc j’ai quand même cette chance de pouvoir me concentrer un peu plus pleinement sur la partie technique et la partie commerciale. On oublie toujours la partie administrative, mais c’est celle qui fait moins rêver, c’est sûr, et qui est peut-être moins passionnante. Je me focalise plus sur la partie technique. J’ai un directeur technique avec qui je m’entends très bien, qui est là depuis 2016, Pierre-Yves Petit. Ça fait partie des choses quotidiennes importantes, de suivre la gestion à la fois du vignoble, du chai, et évidemment des dégustations, des évolutions sur le vin. Je me concentre aussi sur la partie commerciale, le suivi avec nos partenaires, parce que c’est bien le mot, négociants à Bordeaux. Aussi la promotion. En cette période de crise sanitaire c’est un peu différent, mais les gens ne se sont pas arrêtés à boire du vin, même peut-être plus. Nos amis restaurateurs, malheureusement, sont fermés, mais les gens se lâchent peut-être un petit peu plus à la maison en mettant un budget un peu plus important que ce qu’ils auraient pu mettre. Tout ce qu’ils ne mettent pas dans les restaurants malheureusement peut-être ils le mettent à la maison en faisant de bons plats et en prenant de jolies bouteilles. Mon quotidien c’est ça. La gestion des équipes aussi. On a une dizaine de personnes. J’essaie d’être présent, de suivre un peu. C’est une équipe, une famille aussi. On a une vision de l’entreprise assez familiale, comme on l’est nous-même. C’est l’essentiel de mes journées, de suivre tout ça. Je ne vais pas te faire tout l’inventaire exact de mon agenda. Ce n’est pas forcément toujours très passionnant, mais tout est autour d’une passion. La partie technique, la partie commerciale, et le suivi des équipes. Et là je vais être en transmission, dans la partie administrative, dans les quelques semaines qui viennent, pour l’avenir de Grand Mayne.

Tu es copropriétaire de Grand Mayne avec ton frère. Comment ça se passe cette relation avec ton frère ? Est-ce que vous arrivez à parler d’autre chose que de Grand Mayne ?

Ah oui, on parle de plein de choses, on s’entend très bien. On a deux ans et demi d’écart, on a toujours été très proches, deux garçons, on a fait un peu les mêmes bêtises en étant très jeune. Mon frère est un garçon très mesuré, intelligent. J’espère qu’il m’écoute bien. On s’entend très bien sur la gestion de Grand Mayne. Il me laisse vraiment les mains libres. Évidemment, j’échange avec lui. Il a racheté une étude de notaire parce qu’il n’y a pas de notaire dans la famille, donc il a dû s’investir assez fort sur son nouveau métier. L’idée c’est qu’il contribue aussi à l’essor de Grand Mayne. Il va essayer de prendre un peu de temps sur son travail de notaire pour m’épauler sur ce côté administratif et juridique, parce que malheureusement, ou heureusement pour les juristes, il y a de plus en plus de juridique dans les entreprises, qu’elles soient viticoles ou ailleurs. Donc c’est bien d’avoir aussi son avis. On a une bonne entente tous les deux, on a la chance de bien s’entendre, de n’être que deux. On a au moins cette génération qui est à priori préservée, et on verra pour les prochaines. Il y a beaucoup d’échanges, on s’appelle quasiment tous les jours, voire plusieurs fois par jour. On a quelques challenges sur le château, quelques investissements à faire, quelques visions à affiner. On échange beaucoup par rapport à ça. Ça se passe très bien. En plus, nos épouses s’entendent bien. Ce n’est pas un détail, c’est important aussi dans la cohésion familiale. Pour l’instant, j’ai envie de dire que tout roule, et on espère que ça va continuer à rouler comme ça.

Tu as deux enfants qui sont encore jeunes. Est-ce que pour toi c’est un peu un rêve de leur transmettre ?

Ils connaissent notre sensibilité. Au-delà d’être un métier, c’est une passion. C’est ce que j’expliquai au début, je ne suis pas rentré par là parce qu’on m’a poussé dans le dos et qu’on m’a dit “vas-y, c’est à ton tour”, mais vraiment parce que je suis passionné par le vin. J’ai évidemment cette sensibilité, mon épouse également fait du vin et a des vignobles sur la rive droite. Du coup, indirectement on transmet ça. Nos enfants, comme tu as pu le voir, sont là le mercredi, on passe des week-ends assez régulièrement à Saint-Emilion. Ils sont encore tout petits, mais ils sont sensibles, Grand Mayne fait partie de leur vocabulaire assez régulier. La vigne, le raisin restent assez mineurs dans la discussion, mais oui, il y aura de la transmission, au moins de la passion pour quelque chose et pour cet endroit. Encore une fois, ce lieu, et là je ne parle pas forcément du vin, mais du bâti, cette maison de famille, où ils ont le plaisir d’aller quasiment tous les mercredi, quelques week-ends, et d’y voir leurs cousins. C’est plutôt par là que la transmission se fera peut-être. On verra comment sera fait l’avenir. Comme on le sait, c’est toujours compliqué quand on est un peu plus nombreux dans les familles, de conserver le patrimoine, aujourd’hui. On verra.

Est-ce que le digital c’est quelque chose que tu vois se développer dans ton activité ?

Je le vois à titre personnel, car je suis sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Je suis moins sur les nouveaux réseaux, les Tiktok, tout ça, je ne ne suis pas trop au fait de ça. Je suis plutôt à l’ancienne: Facebook, Instagram. C’est quelque chose qu’on essaie de développer. On fait tout nous-même. Tout moi-même. D’une part parce que je n’ai pas forcément les moyens de mettre quelqu’un pour s’en occuper. C’est une bonne raison, déjà. La deuxième raison, c’est aussi parce que j’aime bien le faire de temps en temps, j’apporte ma touche personnelle. C’est sûr que si je développais ça, il faudrait le faire de façon un peu plus professionnelle. C’est évidemment un nouveau mode de contact et de transmission, de partage de notre passion qu’est le vin, qui est évidemment important. Aujourd’hui ce n’est plus la télé, les journaux, ou de moins en moins, mais c’est les vidéos. Là, j’ai fait faire quelques vidéos pour présenter Grand Mayne pour être un peu présent sur Instagram et Facebook. C’est quelque chose de très important. Je suis aussi un bon suiveur sur Instagram de tout ce qui se passe dans le vin. Je pense qu’il y a de jolies choses à montrer via ces modes de communication. Et les podcasts, évidemment!

Vous avez aussi une vraie démarche environnementale. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

On est sensibles, comme beaucoup de monde. Ce n’est pas quelque chose d’unique à Grand Mayne, tous nos voisins et amis, dans le Bordelais et ailleurs, on a tous cette sensibilité, ce n’est pas nouveau. Ça s’est évidemment développé depuis les vingt dernières années. On essaie d’être plus propres, plus respectueux de la nature, de l’écologie, et de son environnement. Ça revient aussi au respect du lieu. On a quelques certifications, et sur le côté vin, on est vraiment sur une démarche plus respectueuse du sol, de la plante, et donc du consommateur. Sachant que ce n’est pas évident à Bordeaux. Je ne vais pas rouvrir ce sujet qui peut parfois être sensible, mais qui est un sujet important à Bordeaux. On en parle très souvent entre nous, et pas seulement ma génération. On est en plein dedans, je fais tout pour avancer dedans. Je pense qu’on aura quelques belles nouvelles pour Bordeaux en général, sachant que ce n’est pas une région facile du point de vue du climat. Dans les trois / quatre prochaines années il y aura un énorme bouleversement, un gros changement. On a amorcé la première vitesse, et je pense qu’on va passer à la deuxième, troisième très rapidement. Ça laisse augurer de très beaux jours pour notre région.

Est-ce que tu ressens de manière très concrète les impacts du réchauffement climatique sur tes vins ?

Evidemment, on le sent depuis plusieurs années, depuis cinq / six ans. Ce n’est pas un phénomène de mode. On a des épisodes météo un peu rudes. Il n’y a pas une année où on n’est pas tous effrayés fin avril, début mai, à regarder la météo, à trouver des solutions pour lutter contre le gel ou les épisodes de grêle. C’est tout récent à Saint-Emilion, maintenant on va être équipés de manière générale sur toute l’appellation pour lutter contre ça. Le réchauffement climatique est là. On a des maturité plus précoces qu’elles ne l’étaient. Dans ce but d’avoir des vins un peu plus frais, on avance d’autant plus nos vendanges par rapport à ce réchauffement climatique. On adopte un mode de travail du vignoble et de sa surface foliaire un peu différente. Aussi, il y a la question de la présence du Cabernet Franc qui est un cépage un peu plus tardif que le Merlot, et qui a une carte à jouer là-dedans, au-delà de sa résistance au Mildiou, au-delà de son caractère gustatif indéniable, très intéressant et historique à Saint-Emilion. On ne lutte pas, parce qu’on a ce climat océanique à Bordeaux qui est une grande chance, qui parfois est un peu gênant du fait d’avoir ces petites pluies qui viennent au printemps, à l’été parfois, et qui nous apportent quelques petits champignons qu’on aimerait ne pas voir, mais qui nous donne ce mètre d’eau plus ou moins présent tous les ans et qui nous aide à s’arranger de ce réchauffement climatique. Donc je pense que Bordeaux est une région qui a de nombreuses qualités pour cohabiter avec ce réchauffement climatique. Je suis évidemment très soucieux de ça, mais je pense qu’on a une façon de pouvoir apprécier ça de façon assez sérieuse et intéressante.

Vignes du Château Grand Mayne
Vignes du Château Grand Mayne

Comment se présente 2020 ?

2020 a été vendangé de façon très précoce. 2020, à Grand Mayne, c’est le deuxième millésime le plus précoce depuis que la propriété est dans la famille, en 1934. Il y a eu 2003, qui était l’année de la canicule bien connue, et à un jour près, il y a 2020, où on a commencé les vendanges très tôt. On a commencé les vendanges le 14 ou le 15 septembre. C’était une année assez chaude, on a eu des épisodes avec de très fortes températures au mois d’août notamment. On a eu une année assez exceptionnelle en termes de climat, à nouveau. On a une succession de 2018, 2019 encore plus haut, et 2020 qui, à Grand Mayne, d’après les dégustations qu’on a eu pour les primeurs, est peut-être même plus intéressant encore que 2019. C’est vraiment un bon millésime, dans le bon sens du terme. C’est une belle année. J’en suis assez fier, parce que ça va aussi avec le nouveau style, les nouvelles évolutions que j’ai données au cadre de Grand Mayne. 2020 va faire partie des grands millésimes récents. C’est vrai qu’on a une belle succession de beaux millésimes récemment. Voilà des belles bouteilles à avoir dans sa cave à vin.

Je fais partie de l’Union des Grands Crus, je suis assez présent dans l’Union, en ayant plusieurs rôles. On discute pas mal, on va avoir quelques événements qui vont être faits fin avril. On espère que d’ici là on pourra avoir un peu plus de monde qui pourra venir. Les primeurs vont être présentés dans le monde entier, dans plusieurs villes. L’Union travaille fort pour Bordeaux en général, pour essayer d’avoir une diffusion des primeurs dans le monde entier. On évolue semaine après semaine, on ne sait jamais si on va être entre deux confinements, en déconfinement, en allégement des mesures. Encore une fois, c’est un très grand millésime qui vaudra le coup d’être dégusté en primeur, et évidemment après les primeurs.

Historiquement, les primeurs c’est la première semaine d’avril, mais du fait de la crise sanitaire de l’année dernière, ça a été repoussé parce qu’il fallait s’adapter à la situation, ce n’est pas évident. Ca avait été repoussé, mais personne ne pouvait venir à Bordeaux, donc on a décidé d’envoyer des échantillons. Il fallait voir selon la législation de chaque pays, la façon dont c’est traité, et les envoyer à tous les journalistes et critiques du monde entier. Forts de cette malheureuse expérience de 2019, on a pu apprécier tout ça avec l’Union des Grands Crus, avec à sa tête Ronan Laborde qui est un président jeune et dynamique, pour préférer une implantation en 2020 qui sera intéressante. On aura un peu plus la capacité d’être présents sur place. Mais on préférerait être là, dans les châteaux, recevoir et partager pleinement nos passions et nos bébés.

Bouteilles Château Grand Mayne
Millésimes 2016, 2017 et 2018 du Château Grand Mayne

Les primeurs, c’est un moment où vous pouvez acheter le vin du tout dernier millésime alors qu’il est encore en plein élevage. Vous ne l’aurez pas avant deux ans.

C’est ça. Ce qu’il faut se dire, c’est qu’entre le moment où on fait les vendanges, on va prendre septembre 2020, il faut compter deux ans avant de l’avoir en bouteille physiquement. Les primeurs, au moment où on l’achète, on va dire qu’on coupe la poire en deux, c’est plus ou moins à mi-chemin. C’est un peu avant l’été intermédiaire. On peut s’avancer sur l’achat de ces vins, en priorité, avec un prix plus intéressant qui est supposé grimper après, une fois qu’il sera disponible. Cet effet est notamment plus marqué lorsque ce sont de grands millésimes qui sont les plus demandés. Je pense que les gens qui achèteront des vins de Bordeaux, parce que je parle de ce que je connais de mieux, en 2020 en primeur, ce sera un investissement qualitatif. Au moins pour la qualité des vins, ce sera une très belle année. Ça a évidemment son intérêt.

Est-ce qu’il y a un moment où tu as hésité sur Grand Mayne ? Un moment où tu t’es dit “est-ce que ça vaut le coup” ?

Ça m’est arrivé. Quand j’ai repris, il y a des moments où il fallait que je retravaille commercialement sur la propriété, j’avais un style à donner, une ou deux personnes ne te suivent pas forcément, mais ça a été très mineur, ça n’a pas duré très longtemps. Je suis quelqu’un qui aime les gens, je fais beaucoup confiance quand je sens les personnes. je suis quelqu’un de foncièrement positif. Je suis bien entouré, avec une femme qui est très positive, qui me pousse beaucoup, qui est plein d’énergie. Ça ne dure pas très longtemps, ces moments-là. Mais c’est vrai qu’il y a des moments, quand ça ne marche pas très bien, quand tout s’accumule, des petits soucis, comme on peut tous connaître dans sa vie professionnelle. On est un peu down, et puis on se dit “ah non, on est sur une belle propriété, on peut en profiter pour faire je ne sais pas quoi”. Ca m’est arrivé, mais j’ai toujours su rebondir assez vite, et je ne suis quand même pas le plus mal loti des garçons dans ce bas monde. Et il y a un challenge très intéressant. J’ai envie de me donner à fond pour ça, dans les prochaines années. A 40 ans, comme on dit, on est en pleine possession de ses moyens, on a toujours la santé et les envies, donc c’est le moment de les exploiter pour ne pas avoir de regrets plus tard. Il ne faut pas avoir de regrets. C’est ce que me dit mon frère. On a entre 40 et 50 ans, c’est une période où on est très dynamique. On a un peu plus de bouteilles, plus de facilité, plus de connaissances. Ça donne envie.

Jean-Antoine, merci. Il me reste trois grandes questions. La première, est-ce que tu as une dégustation coup de cœur récente ?

J’en ai beaucoup! Comme je te le disais, je goûte pas mal de choses. J’ai mes modes, mes périodes. Comme Picasso a eu sa période bleue, j’ai ma période Loire, après j’ai ma période Barolo. J’ai la chance, de par mon entourage, d’avoir plein de copains dans le vin, qu’ils soient producteurs, négociants ou autre, qui sont passionnés de vin et qui ouvrent de très belles bouteilles. Il y a un producteur que j’aime beaucoup en Bourgogne, Pierre-Yves Colin-Morey, qui fait des blancs somptueux, que j’apprécie vraiment beaucoup. Un de ses Meursault 2015 que j’ai goûté chez un bon copain de Saint-Julien, il n’y a pas longtemps, qui était vraiment très très bon. C’est un de mes derniers coups de cœur que j’ai apprécié. Nos amis bourguignons ils sont gentils, mais après c’est difficile pour trouver leurs bouteilles derrière. J’ai une affinité toute particulière pour le Chardonnay bourguignon. Il faut les trouver!

Est-ce que tu as un livre sur le vin à me recommander ?

Il y a plusieurs écrits. Je ne vais pas sortir les grands classiques, Emile Peynaud et tout ça, ça a été déjà vu. Il y en a un que j’ai lu il n’y a pas longtemps, sur la Bourgogne. Je suis passionné de Bourgogne. Qui est écrit par l’ancien régisseur du clos de Tart. Le nom va m’échapper, je ne l’ai plus en tête. C’est un peu un dictionnaire de la Bourgogne, et surtout avec une présentation de toutes les appellations bourguignonnes. C’est à la fois un peu dictionnaire et une présentation des bons producteurs. C’est un ouvrage pas tout récent, qui a une quinzaine d’années je crois. Que j’ai lu, que je lis encore. C’est une lecture intéressante sur les lieux. Je suis passionné par les notions d’appellation et d’origine.

NDLR : On a rappelé Jean Antoine pour vérifier la référence. Voici donc le livre sur le vin recommandé : Les vins de Bourgogne, de Sylvain Pitiot et Jean-Charles Servant.

Acheter Les vins de Bourgogne

Finalement, qui devrait être mon prochain invité dans ce podcast ?

De ma génération, on a toute une bande de copains qui est à Bordeaux, ils sont vraiment sympas, et il n’y a vraiment pas de concurrence, on discute beaucoup, on échange sur plein de sujets. Je ne vais pas citer des saint-émilionnais, ça serait trop facile et tu vas peut-être en voir dans les prochains jours. Des gens que j’ai eu la chance de côtoyer plus précisément ces dernières semaines parce qu’on faisait nos présentations et on a fait des formations pour des sommeliers. Deux types avec qui j’ai partagé de bons moments, qui sont François-Xavier Maroteaux, propriétaire du château Branaire-Ducru, qui est un type sensé, très ouvert sur les vins, qui connait plein de choses, et qui est un garçon charmant. Et puis un bon copain aussi, qui est Jean-Jacques Dubourdieu, qui te parlera des Sauternes comme j’ai rarement entendu, et qui a la chance aussi d’avoir l’aura ou la façon de s’exprimer qu’avait son regretté père, Denis Dubourdieu, qui a fait parti des grandes figures bordelaises de l’oenologie moderne, qui ont apporté beaucoup aux vins blancs en général. Jean-Jacques est un type passionnant qui parlera du Sauternes qui n’est pas toujours un vin bien présenté aujourd’hui, et qui en parle tellement bien, qui donne vraiment envie d’y goûter. Il m’a fait tomber amoureux des Sauternes. Et c’est un type charmant, drôle, et intelligent. Après il y en a d’autres, je ne vais pas tous les citer. Je pense à ces deux-là parce que je les ai vus récemment. Je les vois assez régulièrement et c’est un peu des coups de cœur du moment. Il y a plein de gens intéressants dans le milieu du vin, parce que c’est une passion si intéressante.

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